Petits remèdes maisons :
Coquelicot 3 CH, un somnifère homéopathique à faire soi-même en quelques minutes
De gauche à droite : Le flacon de dilution en 3K, Le tube de granules terminé, le bocal de teinture-mère de fleurs de coquelicots dans de l'alcool à 70% (maison), un flacon d'alcool (maison) à 50% pour faire les dilutions, 2 tubes de granules d'arnica 5 CH, le bocal de teinture-mère d'arnica (une fleur dans 5cc d'alcool à 70%).
L’homéopathie est une médecine qui a marqué le monde de la santé a un point que l’on a du mal à imaginer aujourd’hui. Il y a 100 ans, il existait des hôpitaux qui lui était entièrement dédiés. Les écoles d’homéopathes étaient courantes et les laboratoires de fabrications de remèdes homéopathiques nombreux (et soigneux).
Aujourd’hui, il y a encore des traces de cette gloire et de cette pratique éprouvée en Inde. La médecine de Samuel Hahnemann est encore répandue en occident, même si la France est le pays le plus pauvre dans ce domaine, comme dans bien d’autres d’ailleurs aujourd’hui…
Ce que l’on ne réalise pas avec cette médecine à l’âme paracelsienne, c’est que les principes et les procédés de fabrications sont extrêmement simples à mettre en œuvre et qu’il est tout à fait possible, et même très facile, de faire ses propres remèdes maisons sans laboratoire ni blouse blanche… il suffit d’une plante (si le remède est fait à base de plante), d’un peu de goutte (un alcool de fruit naturel genre gnôle de bouilleur de cru fait très bien l’affaire), d’un petit flacon, et éventuellement d’un tube de granules vierges si l’on choisit cette présentation (que tant Hahnemann que moi-même on préfère à la dilution en gouttes).
J’ai déjà fait quelques articles sur ce site pour présenter la fabrication de remèdes homéopathiques maison (ici, et là) et je vous propose aujourd’hui de vous faire une dilution de coquelicots qui est une aide précieuse très efficace pour trouver le sommeil pendant des périodes difficiles d’insomnies.
On commence par mettre quelques fleurs de coquelicots dans un peu d’alcool (un alcool blanc naturel titrant entre 45% et 70% est parfait), la teinture va très vite devenir rouge (et les pétales vont se décolorer). Votre « teinture mère » est prête (Hahnemann appelle « teinture mère » une solution de plante fraiche, et non sèche, dans l’alcool).
Je vous propose maintenant une dilution en 3° centésimale (c’est une faible dilution qui permet de garder l’effet classique de la plante connu en phytothérapie) par la méthode dite du « flacon unique », inventée par Korsakov, qui était un élève d’Hahnemann.
Attention, si vous êtes un matérialiste pur et dur, le procédé suivant risque de vous décoiffer un peu… Rappelez-vous que seul le résultat de l’expérience comptera, et non la présence ou l’absence d’explications (et je dois vous avouer que malgré ma longue expérience de la pratique homéopathique et malgré le fait que je sois absolument convaincu de son efficacité, il m’arrive moi-même d’être parfois un peu perplexe sur la solidité de ma raison quand je fais mes dilutions - heureusement, je goûte toujours mes préparations et je suis toujours rassuré).
Faites, essayez, et vous verrez…
1. Versez votre teinture-mère dans le flacon (un flacon neuf genre flacon pour huiles essentielles de 10 à 30 ml avec un compte-goutte sera parfait), puis reversez le tout dans le bocal qui contient la teinture-mère, sans secouer pour qu’il reste quelques gouttes dans votre flacon.
2. Ajoutez une centaine de gouttes d’alcool dans ce flacon, fermez-le et secouez-le vigoureusement 100 fois. Votre 1° dilution centésimale (CH) est prête.
3. Versez cette précieuse préparation dans l’herbe, sans secouer.
4. Ajoutez à nouveau une centaine de gouttes d’alcool dans ce flacon, fermez-le et secouez-le encore vigoureusement 100 fois. Votre 2° centésimale korsakowienne (K) est prête.
5. À nouveau, jetez-là sans sourciller…
6. Rajoutez une dernière fois une centaine de gouttes, dynamisez (secouez) 100 fois, votre 3° K est prête.
7. Ne la jetez pas (sinon, refaites l’opération une 4° fois, ce ne sera pas grave…).
Vous pouvez maintenant utiliser cette dilution en 3 K telle quelle. Il suffit de la secouer comme une bouteille d’Orangina avant l’utilisation à raison de quelques gouttes sur la langue au moment de s’endormir.
Vous pouvez aussi terminer la préparation en imbibant des granules vierges de quelques gouttes de votre dilution que vous laisserez sécher au soleil avant de les remettre dans leur tube.
Comment j’imbibe les granules
8. Je mets sur une assiette une feuille de papier absorbant (Sopalin, papier de ménage ou essuie-tout selon les pays…), bio et blanchit sans chlore c’est mieux. Je verse dessus le contenu d’un ou de plusieurs tubes de granules vierges. Je verse quelques gouttes sur ces granules et je les remue doucement jusqu’à ce qu’ils brillent tous, ce qui est le signe qu’ils tous imbibés.
9. J’attends que le soleil (au soleil c’est mieux) sèche mes granules, puis je les remets, si possible sans les toucher, dans leurs tubes.
10. Une fois au lit, je mets environ 3 granules sous ma langue et je teste…
Ces granules se gardent plus longtemps que j’ai pu le tester moi-même en 15 ans d’expérience.
Où trouve t'on des granules vierges ? En France, vous pouvez acheter des tubes de "Saccharum Lactis" en 1 ou 2 DH, ou 1 ou 2 CH. Ce sont de faibles dilutions de saccharose-lactose qui servent pour les placebos en homéopathie et qui feront donc office de granules vierges. En Suisse et en Belgique, certaines pharmacies ou drogueries pouroont vous vendre des tubes de granules vierges. Si comme moi, vous en faites une grosse consommation, vous pouvez commander des seaux de 1kg (ou plus) de granules avec leurs tubes chez Vanda France (il y a d'autres fournisseurs, mais je connais Vanda France).
Où trouve t-on l'alcool pour faire les dilutions ? Vous pouvez apprendre à le distiller vous-même en lisant cet article, ou mon livre 'L'Alambic…".
Bonnes nuits !
La prochaine fois, on restera dans le même domaine avec un aphrodisiaque (heu, disons, un régénérant…).
Les principes et les procédés de fabrications de l’homéopathie sont clairement décrits dans « l’Organon ou art de guérir » de Samuel Hahnemann qui aussi complet que facile d’accès. Si vous vous intéressez à l’homéopathie, ne vous privez pas de ce livre magnifique écrit par le père de cette médecine magnifique.