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  • Les élixirs de Viviane

    Les Elixirs floraux de Viviane
    à faire soi-même

    Couv viviane le moullec

    Aujourd'hui, il est possible à tout le monde de fabriquer ses propres cosmétiques et produits de soins, il y a pas mal de bouquins qui vous guident pour cela. Il devient courant de faire soi-même ses propres remèdes : mélanges d'Huiles Essentielles, phyto, huiles de plantes de soins et de massage, fleurs de Bach, voire homéopathie sont accessible à toutes les cuisines et toutes les bourses… Depuis une vingtaine d'années, Viviane le Moullec nous apprend a préparer nos remèdes spagyriques selon une méthode très simple et avec beaucoup de pédagogie et de chaleur.
    La quatrième édition de son livre, qui s'appelle cette "Les Elixirs floraux de Viviane" est toujours aussi agréable et chaleureuse, et complète d'une liste de 84 plantes communes testées par Viviane et ses amis.
    La technique est toute simple, pourquoi s'encombrer de difficultés ? L'important de ce travail est que l'alchimiste n'utilise pas le règne végétal dans l'espoir vain de régler ses petits (ou gros) bobos en dominant la nature, mais au contraire en y faisant des rencontres salvatrices, rencontres avec les belles plantes qui vivent autours de nous… La relation de l'alchimiste avec la nature est la clé de son bonheur. Les bocaux (c'est-à-dire les élixirs), c'est comme la confiture : c'est quand le pot évoque le verger qui nous a donné les fruits que le petit déjeuner est le meilleur.

    En alchimie, il n'y a pas beaucoup de livres chaleureux comme celui-ci. Il y en a deux : La Nature Dévoilée (édition Dervy sous ce nom, ou édition Séshéta sous le nom de "La Chaine d'Or d'Homère"), et ce manuel d'élixirs spagyriques à faire soi-même par Viviane Le Moullec.
    Le premier, qui date du XVIII° siècle, donne les éléments du travail sur les universels (eau de pluie &c…) et d'autres opérations relativement simples (relativement…) ce qui vous préparera facilement aux voies plus abstraites et spécialisées. Celui-ci, écrit pour nous, alchimistes en herbes du XXI° siècle, vous donnera la joie au quotidien d'être alchimiste, avec autant de simplicité que d'être jardinier…

    Les élixirs de Viviane est un livre précieux pour se familiariser ou se réconcilier avec l'alchimie, que l'on soit un débutant complet ou un crack du labo… C'est un vrai classique.

    Viviane anime le site Pistar qui complète ce livre : http://pistar.chez.com/
    Les Elixirs floraux de Viviane est publié par les éditions du Dauphin à Paris et sur Internet. 23,90 €

    PS. J'avais déjà écris un article sur Viviane, l'une des deux femmes alchimistes et auteures françaises, ici : http://www.gouttelettes-de-rosee.ch/pages/alchimie-medecines-alchimiques/l-alchimie-est-elle-vraiment-un-travail-de-femme.html.

  • Devenir Distillateur Solaire 2017

    Deux nouvelles en une, plus une troisième en prime (heu… vous avez suivi ?)

    Pour commencer, la dernière nouvelle… Comme mes amis le savent bien, j'ai abandonné la distillation des alcools en Languedoc en 2014 pour des raisons de fatigue au niveau administratif. Heureusement, mes amis Quentin Le Cléach et Martial Berthaud ont repris mes alambics à Autignac et la vie continue dans le faugérois (la principale activité de cette distillerie est la Fine Faugères, un genre de cognac local, en meilleur bien sûr).Alambics couleur web Martial est toujours aux manettes des alambics à l'enseigne de L'Atelier du Bouilleur, Quentin est parti pour maintenant monter sa propre affaire sous un pavillon encore inconnu mais que je ne manquerai pas de vous signaler dès qu'il sera hissé-haut (en attendant, voici son "mur amical").Logo a du b 1

    A Autignac, j'y donne des stages de distillation (les dates sont données ici : http://www.devenir-distillateur.com/agenda/). Le prochain est complet bien-sûr, mais il y aura 3 dates annoncées à partir de septembre. Et nous avons aussi toutes sortes de collaborations des plus spiritueuses qui nous amène à la deuxième nouvelle, celle juste avant la vedette américaine qui suivra enfin.

    La seconde nouvelle, c'est que j'ai repris la distillation, à Sion (du bois, mais c'est une autre histoire…). J'habite maintenant dans le Valais en Suisse (près de Sion donc), à Sarreyer d'où je vous écris et d'où je prépare mes prochains spiritueux. La région est merveilleuse pour plusieurs raisons : nous sommes entourés d'Absinthes sauvages d'une variété locale particulièrement envoutante, ça compte ! La deuxième raison est que l'altitude permet de distiller à faible température, c'était mon rêve (et qu'il y a assez de neige pour être empêché de faire toute autre activité que le ski pendant plusieurs mois par an…). La troisième raison (qui me console du Languedoc qui n'a pas que des inconvénients) est un ensoleillement exeptionnel (c'est le lien vers la troisème nouvelle). Notre distillerie va se consacrer à la distillation de spiritueux (absinthe au premier chef), la fabrication de cosmétiques et produits de soins &c… (ça, c'est Florence Thiéblot qui orchestre, voyez plus loin), et de fabrication de produits spagyriques (la Suisse connait bien et apprécie cette médecine douce que les français ignorent au profit du lobby pharmaceutique). Esprits, Corps, et Âme… C'est beau non ?
    Bref, on est en train de faire le site de la distillerie qui vous expliquera tout ça en détail bientôt…

    La dernière nouvelle aujourd'hui, qui arrive avec l'arrivée du printemps, c'est que nous démarrons (à partir de maintenant, je dirai "nous", vous comprenez je pense) un partenariat avec un fabricant de fours solaires : IDCOOK (http://www.idcook.com/). Annonce stage idcook

    Barbecue solaireVous avez sans doute remarqué que j'utilise l'énergie solaire dans pas mal de travaux, y compris la distillation (la microdistillation jusque-là). Je pratique aussi la cuisson solaire avec une parabole ou une loupe pour mes élixirs alchimiques ou diverses médecines dérivées, ainsi que le séchage solaire avec un cuiseur de type "boite". Avec IDCOOK, nous sommes en train de développer un petit système de distillation solaire et diverses inventions lumineuses que je ne manquerai pas de vous présenter…

    En attendant l'alambic solaire (dont il existe déjà des modèles qui datent de la nuit des temps, voyez plutôt : http://www.devenir-distillateur.com/blog/alchimie-medecines-naturelles/la-distillation-en-camping.html), je vous propose de visiter le site de nos amis : http://www.idcook.com/ . Si vous voulez vous équiper, vous pouvez donner ce code qui vous donnera droit à 5 % de remise :

              DevenirDistillateurSolaire2017

    De notre côté, nous avons aussi un intérêt qui nous permettra de nous équiper en matériel solaire et d'avancer dans le projet de concevoir un vrai alambic pro solaire. Merci !

    Et puis la cerise sur le gâteau…
    Florence, la dame aux plantes et aux recettes, celle qui cultive et récolte, qui prépare les mixtes &c… est aussi une merveilleuse cuisinière, végétarienne de surcrois. Elle anime des stages cuisine végétarienne/végan (voyez le programme ici :
    http://www.devenir-distillateur.com/agenda/cuisine-vegetarienne-vegan-et-ou-solaire/) pendant mes propres stages de spagyrie (au bénéfice de tous les participants !). Les stages cuisine en belle saison seront évidemment sous la bienveillance d'Hélios le chaleureux et grillades et gateaux seront cuits avec les fours solaires IDCOOK si les Néphélées ne s'en mellent pas…


    Je vous donne donc bientôt des nouvelles de nos nouveaux spiritueux, cosmétiques et autres médecines universelles ; ainsi que de nos prochaines inventions avec IDCOOK, et le menu des stages à venir… En attendant, je vous laisse rêver sur le site de
    IDCOOK (n'oubliez pas le code : DevenirDistillateurSolaire2017 !).

    Pour finir, un petit rappel et le lien vers une page discrète et lumineuse de ce site : http://www.devenir-distillateur.com/pages/content/l-elixir-solaire-de-stephane-barillet.html

     

    L'eau solarisée de Stéphane Barillet

     

    C'est tout pour aujourd'hui !

     

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  • Fête des SIMPLES 2017

    Affichea3 2017 05 3

    Dossier complet : Dossier de presse fe te des simples 2017dossier-de-presse-fe-te-des-simples-2017.pdf (2.11 Mo)

    PS. J'y serai :-)

  • L'Absinthe Ordinaire

             L'Absinthe OrdinairePicasso la buveuse d absinthe de tail

              L'Ordinaire est-elle l'Originelle ?

    La légende de l'Absinthe, l'Herbe Sainte, la fée et muse des peintres de la belle époque et déesse des fontaines légendaires trouve probablement sa source dans les nuées olympiennes. L'Arthémisia Absinthium et ses cousines (armoises, génépi…) fût d'abord utilisée par les brasseurs celtes, les moines chrétiens et les sorcières médiévales (Artémis est la déesse de la féminité libre). Elle entre à l'époque classique dans la composition de recettes de spiritueux aux buts ambiguës qui servent parfois à la biture et parfois à la santé. L'Arquebuse ou la Chartreuse en sont des exemples (je reviendrais plus tard sur cette autre verte célèbre).

    On raconte qu'un certain Docteur Ordinaire fuyant les révolutionnaires avinés (toujours cette querelle entre le rouge et la verte…) s'installât dans le Jura Suisse, à Couvet où il fréquenta une certaine dame Henriot avec qui (je me fais un roman, vous me pardonnerez…) fût élaborée une certaine boisson apéritive aux vertus thérapeutiques. Cette combinaison gagnante (à la fois boisson et remède) sera souvent rééditée, par Coca-cola par exemple…
    Bref, il semble que l'histoire de la recette originelle inventée par le bon docteur soit une légende, et que les spiritueux amers à base d'absinthe se soient simplement développés à cette époque (fin XVIII°s et XIX°s..) en France et en Suisse sous l'effet de la mode et de l'activité dynamique de quelque liquoriste probablement jurassien.
    Alors, si l'absinthe Ordinaire n'existe finalement pas, ce qui n'étonnera personne, quelles sont les recettes historiques de l'absinthe… extra-ordinaire ?

    La liqueur célèbrissime entre toutes fût interdite pendant près de 90 ans en Suisse comme en France, son souvenir est resté très vivace tant les artistes français de la belle époque l'ont chantés ou peints…
    Lors de son retour sur la scène au début du siècle, de l'eau et du pastis étaient passés sous les ponts de Pontarlier et d'ailleurs, les goûts et les couleurs avaient changés, et la nouvelle Verte, ou Bleue chez les Hèlvêtes (chez qui elle est d'ailleurs souvent blanche) hésita quelque peu entre une tradition quelque peu mythique et une modernité passablement ennuyeuse. On trouve aujourd'hui plusieurs écoles :
    L'Absinthe du Jura Suisse du Val de Travers (qui mérite une étude à part, on y reviendra), est assez identifiable : elle est souvent blanche, assez anisée, les suisses la boivent en général sans sucre (et donc sans cuiller). La Verte française est plutôt verte, anisée et souvent riche en arômes. Les arômes sont plus diversifiés et l'on trouve des liqueurs atypiques de toutes couleurs. Il y a aussi les vermouths allemands, plus amers qu'anisés et peut-être plus proches des Vertes des vertes années. Enfin, la liquoristerie moderne et globale propose des absinthes originales inspirées des cultures et des marchés du monde, parfois très fines (Japon, Amérique…). Les absinthes espagnoles ou tchèques ont été crées pour des questions de marché et ne correspondent pas vraiment à une culture. Elles ne sont d'ailleurs pas immortelles à mon sens.

    Val de travers la socie te de consommation

    La Société de consommation, secret du succès de l'absinthe du  Val-de-Travers, Suisse. En haut : Picasso : La buveuse d'Absinthe, détail.

    N'ayant jamais goûté à une absinthe de la grande époque, j'ai toujours pensé que l'amer a toujours dominé, alors que l'ère du pastis a favorisé la douceur sucrée de l'anis. En fait, l'anis est une plante médicinale majeure (c'était aussi la base du Tamiflu :-) ) aux vertus apéritives et dont l'arôme est très complémentaire de l'absinthe et j'ai bien l'impression que les absinthes étaient à l'époque tout aussi anisées qu'aujourd'hui.

    Benoi tComme je suis en train de monter une distillerie d'Absinthe dans le Valais suisse, j'essaie toutes sorte de recettes pour toucher les cœurs des buveurs d'aujourd'hui (et avec l'espoir secret d'inspirer une nouvelle génération de Van Gogh ou de Rimbaud…). J'essaie bien sûr les veilles recettes classiques à défaut d'être "ordinaires". En voici une que publie le héraut actuel de la Fée Verte, Benoît Noël, dans "Un mythe toujours vert : l'Absinthe" à l'Esprit Frappeur, 2000 (jolie petite maison qui a publiée l'un de mes livres de chevet : "Travailler ? moi, jamais !" par Bob Black). Cette recette vient du "Nouveau dictionnaire des sciences et de leurs applications" (XIX°s.).

    La recette est assez curieuse, mais comme souvent avec les vieilles choses, il n'est pas forcément facile de comprendre ce que l'auteur à voulu dire (alors que c'est souvent le sens premier qu'il faut suivre, en dépit de notre incrédulité - manque de confiance envers la sagesse des anciens). J'ai décidé de suivre la recette à la lettre, et de juger sur le verre ensuite.

    La recette :
    Grande Absinthe sèche et mondée : 2 500 gr.
    Hysope fleurie sèche : 500 gr.
    Mélisse citronnée sèche : 500 gr.
    Anis vert pilé : 2 000 gr.
    Alcool à 85° : 16 litres.

    On fait macérer le tout dans la cucurbite d'un alambic pendant 24 h. Après addition de 15 litres d'eau, on distille jusqu'à ce qu'on ait recueilli 15 litres de liquide, c'est-à-dire un peu moins de la moitié du liquide employé. On ajoute 40 litres d'alcool à 85° et 45 litres d'eau. On laisse reposer pour clarifier la liqueur, qui a le volume de 100 litres. On colore avec un mélange de safran et de caramel. On peut faire varier le goût de la liqueur par addition au mélange précédent de plantes diverses telles que la menthe poivrée, le fenouil de Florence et de la coriandre. Quelle que soit la recette suivie, on obtient une liqueur dont le goût plaît à un grand nombre de consommateurs.

    Mes commentaires :
    La liste de plantes est très simplifiée, mais on a ici la base de la recette. L'idée de faire une macération de 24 h. est intéressante, bien que ce soit surtout adapté aux plantes (feuilles…), alors que l'anis supporterait une macération plus longue.
    L"alcool à 85° est bien adapté pour une extraction essentielle et rapide. L'ajout d'eau à la distillation est nécessaire si l'on n'est pas pyromane. Le distillat contient donc l'alcool de départ.
    Je ne comprend pas trop le pourquoi du rajout d'alcool à 85° et d'eau après macération et distillation, il me semble que les arômes vont être dilués par cette opération. Il me semble que pour avoir un maximum d'arômes sans excès, il faudrait plutôt adapter les rapports plantes/alcool et faire macérer/distiller le tout ensemble. Nous verrons que l'expérience semble indiquer que j'ai raison.
    Le d° final est proche de 45°, ce qui est faible pour une liqueur à diluer avec un sucre sur la cuiller rituelle, mais c'est peut-être un indice que cette absinthe était à boire pure ou peu diluée, probablement sans sucre.

    J'ai divisé les quantités des plantes de la recette de base pour avoir une macération dans 180 ml. de bon esprit-de-vin maison (vous ne savez pas le faire ? voyez ici : http://www.devenir-distillateur.com/blog/technique-de-distillation-des-alcools/on-ne-peut-plus-acheter-d-alcool-a-la-pharmacie-comment-faire.html) à 85°, auquel j'ai rajouté 320 ml après distillation pour obtenir 500 ml de Verte blanche. Distillation à la tête de maure (on en trouve ici : http://www.ebay.de/itm/Destillierapparat-mit-Erlenmeyerkolben-2000-ml-/310481032695?clk_rvr_id=1085871860334&rmvSB=true).

    Voici les tests des deux alcools obtenus :
    Le premier, juste distillé et non dilué comme indiqué en fin de recette : préparé selon le rituel consacré : verre, cuiller, sucre… Joli louche pâle, arôme très anisé et peu profond. J'ai l'impression d'une recette pratique pour l'industrie et la consommation brute, la boisson n'est pas extrêmement fine…
    Le second, après dilution dans l'alcool à 85° pour avoir la proportion plantes/alcool de la recette (l'eau est rajoutée à la préparation) : pareil en moins louche et moins aromatique, quelques faux-goûts de plantes apparaissent.
    Je ne vois pas bien le sens de cette recette mais il est intéressant de connaitre la pratique de l'industrie de l'absinthe de la grande époque. Je pense qu'il en faudrait plus aujourd'hui pour relancer l'inspiration artistique au XXI°s. …

    Les absinthes que nous mettons au point maintenant dans le Val de Bagne (ma nouvelle distillerie) et qui seront prêtes pour la cuiller à l'automne prochain contiennent une trentaine de plantes médicinales et aromatiques la recette tourne autour de celle-ci. Le but du spiritueux restant la qualité de l'ivresse, il est important que les plantes aient un intérêt aromatique et médicinal. La combinaison élixir/boisson est essentielle, cela évite les aller-retours inutiles entre la pharmacie et la cuisine ! Les plantes fraiches sont évidemment plus vivantes, plus actives que des plantes sèches. L'esprit-de-vin issue de vins natures et bien distillés compte beaucoup pour l'assimilation des principes et pour la digestion.
    Je vous donnerai une recette avec son procédé un peu plus tard quand ce sera prêt. On vous fera une recette spéciale "devenir-distillateur"… (mais vous pouvez ajouter vos recettes en commentaires si vous voulez partager).

    En attendant : d'autres recettes dans mon bouquin l'Alambic, l'Art de la Distillation, Alcools, Parfums, Médecines (http://www.devenir-distillateur.com/pages/acheter-le-livre/) qui contient une belle contribution de Benoît Noël. Sur Benoît et sur la Fée Verte, son site : http://bnoel.herbaut.de/

    Et puisque l'on parle de Benoît Noël, voici un très joli article qu'il m'a consacré : http://bnoel.herbaut.de/devenir-distillateur/
    Ape ro chez benoi t noe l

    Au-dessus : souvenir de l'apéro chez Benoît…

    Les essais :

    Vue ae rienne sur le labo

    L absinthe pre te re gle e a la neige suisse

    En haut : Vue aérienne sur le labo… En dessous : la Verte (qui est jaune) fraichement distillée à gauche, le verre prêt pour la dégustation, le bocal contient la neige suisse pour le réglage (indispensable ! exigez la Neige Suisse !).
    Plus bas : Le Buveur d'Absinthe

    C a a l air louche

  • Avec modération la prudence svp !

    Modération
    (scions, scions, scions du bois, pour le père, pour le père…)

    J'ai aujourd'hui reçu la question suivante. Ma réponse suit…

    Bonjour,
    Je viens de retrouver, dans une cave, quelques bouteilles d'eau de vie de marc, distillée par mon grand-père, vraisemblablement dans les années 1950.
    Par sécurité, j'ai fait faire un dosage de méthanol par un laboratoire d'analyse œnologique. Le résultat est de 3197,7 mg/l.
    Selon vous, ce résultat rend-il ce marc impropre à une consommation modérée.
    Merci d'avance des informations que vous pourrez me donner.
    Cordialement

    J.L.

    Bonjour J.L.,
    Comment était votre grand-père ? n'a t'il pas bu sans doute moins modérément que vous cette gnôle en guise de viatique ? Pourquoi voulez-vous qu'un usage modéré soit dangereux ? Il y a toutes les raisons de penser que le danger est bien au-delà des essais organoleptiques que j'espère vous allez faire joyeusement !
    Ayons un peu confiance en nos ancêtres et arrêtons de nous prendre pour des dieux avec nos laboratoires et nos normes de sécurité !
    J'espère que votre marc va vous faire tout le bien que votre grand-père vous souhaiterait s'il dégustait avec vous !
    Goutez, et vous m'en direz des nouvelles !
    À la bonne vôtre !
    Amicalement
    Matthieu

    PS. Le taux que vous me donnez est probablement 319,77mg/HL AP., ce qui est fréquent pour l'époque.

    ……………………………………………………………………………

         C'est vrai que l'usage de la coupe est récent : je connais d'ailleurs encore beaucoup de distillateurs qui ne coupe que très symboliquement (et certains font d'excellents breuvages !).
    Personnellement, moi qui ne suit que rarement moderne et encore moins souvent sévère, j'ai choisi la coupe de tête plutôt féroce : environ 10 % de l'alcool total (coupe faite au pif évidemment)… C'est en fait une question de goût, et de capacité du gosier (le mien est loin d'être blindé).
    J'admire tous les alcools, avec ou sans méthanol, du moment qu'ils sont cohérents avec leur destination : pays, culture…

    J'ai toujours travaillé avec des alambics en cuivre et à repasse, et je sais d'expérience que ces appareils permettent une bonne séparation des "non-alcools" (alcools non-éthyliques, comme le méthanol par exemple) tout en gardant un merveilleux rendu aromatique.

    Voici un résultat d'analyses d'alcool de vin, le vin de Didier Barral, vin "nature" qui m'a toujours étonné par son absence de têtes et de queues à la distillation, et pourtant, à l'alnalyse, on est en-dessous du taux minimum de non-alcools (qui sont censés assurer une plus grande richesse aromatique, par rapport à la distillation industrielle spécialisée en alcool neutre en fait).
    Cette Fine Faugères Barral 2000 est l'une des très bonnes eaux-de-vie que j'ai faite dans ma vie.

    Caussiniojouls 2000

    (à droite : moi à Caussiniojouls, distillation de la Fine Faugères 2000)

         Elle est pas belle ma coupe ?

    Méthanol : 87 mg/Hl AP (87 milligrammes par hectolitre d'alcool pur) (Analyses par Philippe Cayrol chez UDM, que je remercie pour leur précieuse collaboration).

    Sources : Mon livre sur la distillation qui ne raconte pas que des conneries…  (en vente ici)

    Fine barral

     

  • Nouvelle année, la stabilité dans le changement !

    Une Nouvelle année : la stabilité dans le changement !

    La distillation est un truc tranquille, méditatif et  quelque peu hors du temps qui coule… Voici donc mes "nouveaux" vœux pour 2017… http://www.devenir-distillateur.com/blog/depeches-a-la-ligne/bonne-annee-2011.html Vous voudrez bien changer les chiffres ? Merci !

    Bonne année et bonnes cuites !

    Matthieu

  • Distille à Sion

    La distille à Sion…

    Non, je ne suis pas en Orient, dans l'un des berceaux de la distillation des plantes aromatiques et de l'alchimie… Mais près de Sion dans le Valais suisse pour un projet de distillation dont je vous parlerai plus bientôt.
    J'ai souvent fait l'éloge des distillateurs suisses et de leur administration, la Régie Fédérale des Alcools (RFA). Il se trouve que l'alambic fait partie du patrimoine de ce beau pays tout autant qu'en France, et dans presque tous les pays du monde en fait…
    Mais je m'égare…
    La tradition de la distillation familiale en Suisse reste développée et les bouilleurs familiaux (c'est le nom local pour les bouilleurs de cru) ne manquent pas d'apporter leur tonneau à la distillerie locale. Ces distilleries sont le plus souvent d'anciennes installations ambulantes qui se sont sédentarisées, pour des raisons de confort le plus souvent. En Suisse, tous les producteurs ont le droit de faire bouillir leur cru, les taxes à verser sont d'environ 29 CHF par litre d'AP, ce qui est moins cher qu'en France si l'on tient compte de la différence du niveau de vie qui est bien supérieur chez les Hêlvètes (d'ailleurs ils ne mettent pas de trous dans leur gruyère). Il y a une remise pour les agriculteurs pour les 30 premiers litres (avant, c'était 5 litres, mais l'administration à décidé que 30 litres, c'est mieux et ça fait moins de papiers à remplir). Jusque-là, ça ressemble à la France. Là où ça commence à différer, c'est que les producteurs peuvent vendre leurs eaux-de-vie purement et simplement dès qu'ils ont payé l'impôt (les 29 francs ou moins) et qu'ils déclarent leurs gains en fin d'année.
    Là où ça diffère franchement, c'est au niveau de la relation avec l'administration, mais je vais essayer de ne pas entrer trop dans les détails parce que c'est un sujet douloureux pour les bouilleurs français… Disons simplement que la Suisse est un état démocratique et que l'administration est au service de la population pour appliquer les règlements qu'elle a voté. Il n'y a donc pas de raison d'être en conflit généralisé puisque tout le monde (les bouilleurs et l'administration) travaillent dans le même sens (oui, je sais, je suis un peu enthousiaste, mais plus je connais la situation ici en Suisse, plus je le reste. Pourvu que ça dure !).
    Bref…
    J'avais déjà parlé de mon ami et collègue Armin Marchon (www.brennerei-marchon.ch/), près de Berne qui distille en propre production, fait de la prestation de service et déambule quelques semaines dans les campagnes proches de Bösingen. Voici maintenant quelques souvenirs de mes voisins et amis dans le Valais : la distillerie Tissières à Saint Léonard (https://www.valaisannet.com/alimentation/distillerie/tissieres-distillerie-a-st-leonard-en-valais.html) et celle de Charly Sauthier à Charrat (https://yellow.local.ch/fr/d/Charrat/1906/Distillerie/Sauthier-Fils-SA-dNDDnep4-cgxD5NQAvQp2w).

    La distillerie teissie res a st le onard          La distillerie Tissières à St. Léonard

    Florence une agricultrice distillatrice dont je vous reparlerai biento t

    Florence Thieblot, une paysanne-distillatrice du Valais dont je vous reparlerai bientôt…

    Jean charles le distillateur avec florence alcoolle gueN y a t il de ja pas trop d eau
    Il y en a d'autres, mais je ne les connais pas encore (la Suisse, c'est comme le Maroc : on se fait des amis très facilement et il n'est pas facile de les laisser pour poursuivre son chemin - loin de moi l'idée de m'en plaindre !). Ces deux distilleries ont des alambics à vapeur avec 2 vases de 120 litres. Les clients amènent leurs bidons et viennent chercher leur gnôle le lendemain comme dans les campagnes de France. L'alcool est en général réglé à 50°. Le fait que les paysans vendent souvent leur production participe à la perpétuation de la tradition et l'alcool consommé en Valais est loin d'être exclusivement d'origine industriel comme en France.

    La distillerie charly sauthierLa distillerie Charly Sauthier à Charrat (au fond, un alambic Holstein à vapeur).
    Frédéric pèse le Génépi d'Isabelle Gabioud ("Les Simples"), productrice de plantes aromatiques et médicinales (et de génépi…) valaisanne.

    J'ai découvert ici une tradition de macération de plantes dans les moûts que je ne connaissais pas en France, et les fermiers suisses ont souvent une très bonne connaissance des plantes sauvages. Ici, on met souvent des plantes (génépi surtout, mais aussi tout un tas d'autres comme l'achillée musquée &c… je reviendrai là-dessus dès que je serai un peu plus cultivé en plantes sauvages) dans les fruits mis à fermenter (coings, ou une poire peu aromatique par exemple). D'ailleurs on boit beaucoup d'absinthe dans les bistrots (surtout au café du Mont-Fort à Sarreyer, je vous en reparlerai bientôt !) ce qui est un signe de cette familiarité des valaisans avec les herbes (entre parenthèses, il y a des herboristes ici… Ce statut avait été supprimé comme en France, mais il a été réintroduit. C'est donc possible ! Qu'on se le dise !).

    Je pense que je vais rester un peu ici en Valais, entre les plantes et les eaux-de-vie médicinales…

    Jean charles et moi a la distilleuse de st le onard(Mais que disent-ils devant leur marmite ?)

    PS. Pour le titre, désolé, je n'ai pas trouvé mieux, ni pire d'ailleurs…

     

  • Distiller avec la lune

    Distiller avec la lune…

    ne signifie pas distiller sous la lune à l'image des clandestins anglois (moonshiners) !

    Voici un extrait du calendrier lunaire de Michel Gros qui nous apprend que l'astre argenté ne fait pas que faire monter les salades en graines ou agacer l'insomniaque mais préside aussi à la qualité de la gnôle…

    Distiller avec la lune

    Ce joli petit livre se commande ici : http://www.fermedesaintemarthe.com/A-2574-calendrier-lunaire-2017.aspx (8,50 €)

     

    Calendrier lunaire 2017

    Bonnes Fêtes… et bonnes "cuites" !