À propos de l'auteur
Petites présentations
Tout d'abord, l'essentiel de ce que je peux dire de mon histoire se trouve dans l'introduction du livre que vous trouverez dans la catégorie livre de ce site.
Sur la raison qui m'a poussée à écrire ce livre, je peux ajouter quelques mots :
J'ai choisi, en 1998, d'être bouilleur ambulant et donc, d'offrir mes services aux bouilleurs de crus plutôt que de m'installer comme distillateur tenant boutique et vendant sa production (rappel : en France, un bouilleur de cru est quelqu'un qui récolte et fait fermenter ses fruits en vue de les faire distiller par un distillateur agréé, nul besoin pour cela d'avoir un privilège, ou même d'être inscrit au régime agricole -nouvelle loi de 2003). Outre le fait que je suis un mauvais commerçant, je préfère échanger que produire, c'est-à-dire qu'il est important pour moi de permettre aux récoltants de faire eux-même leur propre gnôle (certains vennaient d'ailleurs distiller eux-même dans mon atelier sur un alambic consacré à cet usage, sous ma direction et ma responsabilité, voyez les articles du blog ici).
On y a échangé bon nombre d'histoires, de techniques, et surtout, passé de bons moments autour des alambics…
À notre époque, ces moments d'échanges sont trop rares…
C'est ce besoin de transmettre cette expérience et ces connaissances qui m'a poussé à écrire ce livre.
Durant les 4 années de rédaction et de recherches, mes connaissances en matière de distillation ont considérablement augmentées, heureusement, mais cela à eu également pour effet me faire prendre conscience des immenses lacunes qui me restent encore à combler ; pour reprendre une thèse de Raymond Dumay (Les alcools) la distillation est comme la sexualité : cachée, mais omniprésente. L'Art de la Distillation est infini.
Ce livre est donc une introduction, tout de même assez complète, à cette science très riche.
Faites-le vous-même
L'idée générale de mon travail a été donc permettre aux amateurs de connaître les techniques et les recettes des distillateurs. Qu'il s'agisse de distiller des alcools ou des huiles essentielles, la famille des utilisateurs de l'alambic est la même partout, même si les pratiques locales changent beaucoup.
Faites-le vous-même légalement…
La législation dans ce domaine est extrêmement contraignante : j'ai toujours essayé de donner les éléments pour permettre aux intéressés une pratique légale. C'est loin d'être facile, c'est même parfois impossible, chacun fera avec les possibilités de sa situation. Il faut quand même savoir que ces possibilités existent bien souvent et vous ne trouverez pas toujours un interlocuteur disponible et accueillant au service des douanes.
Sur mon travail actuellement…
Après avoir arrêté en 2014 la distillation, ma distillerie d'Autignac (Hérault, Faugérois) a été reprise par l'Atelier du Bouilleur. J'ai toutefois continué la distillation des PPAM (roses).
En 2017, j'ai créé une nouvelle distillerie en Suisse, Edelweiss Distillerie, aujourd'hui Distillerie de Bagnes, qui produit des spiritueux (absinthe et autres eaux-de-vie), des élixirs spagyriques, des aliments/alicaments et des produits de soins et beauté. Je cultive et récolte dans les montagnes les plantes que je transforme.
La spagyrie
Je pratique la spagyrie depuis environ 40 ans. Cette part de mon activité est très en lien avec l'herboristerie et avec la distillation, avec un petit quelque chose en plus… Dans la ferme, je continue la recherche et la production spagyrique. Mon axe de travail en spagyrie est évidemment la santé, et j'étudie les relations entre la santé et la spiritualité du point de vue physiologique (la "spiritualité" est-elle cachée dans le corps ?)
J'enseigne la spagyrie à l'Ecole Professionnelle Supérieure de Naturopathie de Lausanne et dans diverses structures et stages annoncés dans l'agenda de ce site.
La politique
Au départ, mon travail de distillateur était très axé sur la reconnaissance de cette activité importante dans la culture européenne. En fait, l'art du distillateur a de nombreuses caractéristiques du Savoir Ancestral des Peuples Premiers. Aujourd'hui, 25 ans plus tard, on peut dire que cette reconnaissance est effective et que l'alambic des campagnes n'est plus en danger. Je travaille actuellement sur la reconnaissance du caractère médicinal de l'eau-de-vie alors que la loi la compte parmi les drogues et les poisons. Mon argumentation tourne autour de deux axes : la nature même de la molécule d'éthanol et ses spécificités selon son origine et la façon dont elle a été distillée influent sur les effets positifs ou négatifs sur la santé, et les qualités médicinales des plantes ou des fruits qui la compose. De ce point de vue, il faut considérer la proximité entre la liquoristerie et la pharmacie, avant qu'une loi vienne, en 1803, réguler la production des médicaments et sépare en quelque sorte le monde de la pharmacie et ceux de la liquoristerie et de la parfumerie.
Le syndicat
J'ai suggéré en 2018 la création en France d'un syndicat de distillateurs qui fait aujourd'hui un excellent travail, et j'y participe activement, c'est l'Association des Distilleries Indépendantes que je vous encourage à découvrir (et à adhérer !).
L'Ivresse
J'ose prétendre que l'ivresse est le plus important des buts recherchés dans les spiritueux. J'ai découvert que ce domaine était totalement négligé dans le milieu des amateurs d'alcools. Si l'on y regarde un peu plus profondément, on se rend bien compte que si l'on parle volontier des qualités organoleptiques d'une eau-de-vie, cela ne fait que refléter une pudeur quand à l'intérêt réel (l'ivresse) que l'on a pour cette boisson brûlante… En fait, il y a un monde à découvrir : il existe 1000 ivresses et nous manquons d'éléments pour les connaître, pour les classer. L'ivresse des eaux-de-vie de fleurs (figue, miel…) est très particulière. Celle des alcools de grains n'égale jamais les alcools de fruits quand à la qualité de la digestion et de la joie produite… En réalité, la pudeur nous empêche de reconnaître que c'est la promesse d'une belle ivresse qui nous attire vers les spiritueux. La simple désinibition sociale ne suffit pas, nous pouvons découvrir plus… L'Absinthe par exemple, est la boisson des artistes parcequ'elle possède la vertu de développer leur sensibilité, leur anima. Comment fait-elle cela ? Peut-être que certaines molécules diabolisées ont-elles leur rôle (la thuyone) ? Ou bien est-ce le caractère hépato-stimulant et hépato-tonique qui y contribue ? Ou bien simplement est-ce la relation mythologique entre cette recette fameuse avec la déesse Artémis, laquelle préside sur la féminité libre ? Toujours est-il que l'ivresse est, quoiqu'on en dise, le principal centre d'intérêt pour la consommation d'alcools.
Goût et Santé
Je me sens maintenant obligé de citer les deux autres centres d'intérêts que l'on a en général pour les spiritueux : le goût et la santé. Je me bornerai à dire que si un alcool est assez bien fait pour que le corps l'apprécie, alors le buveur aura une certaine facilité à le trouver bon.
Pour conclure, je dirai que trois critères font un bon alcool. Ce sont : Bon Goût, Bonne Santé, Bonne Ivresse (dans l'ordre inverse d'importance à mon avis).
La Spiritualité
Un distillateur/spagyriste ne peut pas ignorer la relation qu'il y a entre la spirituosité et la spiritualité.
À propos de la spagyrie et de l'alchimie, j'ai suggéré une relation entre la santé et la spiritualité. J'étudie donc la spiritualité comme un élément de la santé, un état, une ivresse, ou une santé optimale en quelque sorte et jamais déconnectée de l'existence. Pour mémoire, Saint Esprit est le patron des distillateurs, ce qui donne une certaine classe à la profession…
Les Arts et la Vie
Il m'arrive de donner encore quelques concerts que j'annonce parfois dans l'agenda… J'écris également, quand l'alambic et les tracasseries administratives me le permettent, et j'aime passer du temps à causer avec mes plantes, avec les roses surtout…
Merci de m'avoir lu et merci de votre visite sur ce site !
Matthieu
Sarreyer, printemps 2025