eaux-de-vie

  • Alcool-remède, Alcool-poison

    Alcools remèdes, alcools poisons

    EspritsDepuis quand la société considère t-elle que l’alcool est un poison et l’alcoolisme un fléau ? Sans avoir fait des recherches exhaustives, je répondrais que l’alcool commence à être considéré comme un problème de société avec le développement de l’ère industrielle vers la fin du XVIII° siècle.
    Est-ce qu’avant le développement de la condition d’ouvrier l’alcool n’était pas un problème ? Ou est-ce que l’homme avait d’autres problèmes ? Je ne sais pas. Il est clair que l’ivresse éthylique était fameuse et répandue, mais elle n’était pas exposée comme un problème de société. Ce que je sais par contre, c’est qu’il y a une bascule en 1803 lorsque Napoléon impose une loi pour légiférer la fabrication des médicaments (loi du 11 avril 1803).
    Que va changer cette loi qui concerne d’abord la pharmacie et non les liquoristes et distillateurs ? Et bien en fait, ce qui se passe, c’est qu’avant cette loi funeste (Lao Tzeu dans son Tao Teh King nous avait pourtant prévenu que le meilleurs souverain gouvernait le moins possible…), le pharmacien faisait certes des médicaments, mais aussi des liqueurs (médicinales), des spiritueux (médicinaux), et parfois des parfums (parfois médicinaux). Les recettes de spiritueux célèbres (Eaux d’Arquebuse, Absinthes &c…) étaient transmises dans les officines de pharmacies dont les grands représentants sont Nicolas Lémery (Élemens de pharmacie XVIII°s.) ou Moïse Charas (Pharmacopée royale, XVII° s.). De même, dans des manuels de distillateurs plus spécifiques comme le Traité Raisonné de la Distillation de Déjean (1753) propose des recettes clairement médicinales (Thériaque, Eau de mélisse des Carmes, Chartreuse &c…). Le résultat de cette situation était que les remèdes et les spiritueux étaient issues des mêmes officines, élaborés par les mêmes personnes qui intégraient naturellement les connaissances de la médecine et de l’herboristerie au savoir-faire des alcools ou des parfums.
    À partir du moment où le pharmacien se spécialisait et était soumis à une législation très spécifique, il n’était plus en mesure de continuer la production des spiritueux et des parfums de sa bourgade. De même, le distillateur-liquoriste et le parfumeur n’avaient plus l’occasion de fréquenter le milieu de la santé.
    C’est à partir de ce moment que l’alcool remède a perdu sa vertu médicinale, et quand un alcool n’est plus médicinal, il devient rapidement un poison.

    Avant de continuer mon exposé, je ne résiste pas à citer un exemple d’alcool traditionnel qui a survécu à cette dichotomie, de plus, dans un cadre clandestin : l’absinthe. Pendant l’interdiction de l’absinthe en Suisse entre 1908 et 2005, les innombrables clandestins avaient gardé l’habitude d’acheter les plantes pour leurs recettes chez le droguiste local (qui par là connaissait toutes les recettes, ainsi que tous les distillateurs d’ailleurs). Le droguiste, en Suisse, c’est un peu l’herboriste, ou le para-pharmacien. On avait ainsi l’assurance qu’il restait un lien entre les propriétés médicinales et aromatiques des plantes de la Fée Verte, héroïne nationale (sans références douteuses).

    Cette loi de 1803 avait pour but d’assurer la qualité de la fabrication des médicaments en réglant les recettes, les procédés, et bientôt les normes générales de gestion des laboratoires. Pourtant, aucun des médicaments ou des procédés du début du XIX° siècle n’ont été conçut dans des laboratoires « aux normes ». la plupart des grands inventeurs de procédés thérapeutiques travaillaient dans des laboratoires qui ressemblaient au mien (je suis artisan distillateur et spagyriste amateur). Le progrès s’est donc fait en supprimant progressivement les usages traditionnels pour les remplacer par des procédés spécialisés qui évolueront vers l’environnement pharmaceutique actuel, totalement aseptisé et déconnecté des matières premières naturelles. Il n’est pas certain que la santé publique ait gagné au change, au contraire des sociétaires des laboratoires qui eux, font parties des grands bénéficaires du système pharmaceutique.

    De même, les liquoristes et les parfumeurs ont été coupés du monde de la santé à ce moment-là, et ont progressivement perdu l’intérêt pour la santé dans leurs formules et leurs pratiques.
    C’est ainsi que l’Eau de Cologne, exemple représentatif, n’a plus été le parfums/boisson/remède qu’il était depuis le XIV° ou XV° siècle pour devenir une simple eau-de-toilette cosmétique. Les propriétés hygiéniques, antiseptiques et même digestives de l’Eau de Cologne ont disparues.
    Dans le monde des spiritueux, il reste encore quelques traces de leurs proximité avec la médecine sans qu’on n’y prête un sens réel. Ainsi on trouve encore des « Apéritifs » et des « Digestifs », mais on ne peut plus faire référence aux qualités « apéritives » ou « digestives ». Ces termes appartiennent désormais à la pharmacopée et il est interdit de prétendre qu’un spiritueux pourrait être bon pour la santé.
    À force de considérer que les spiritueux sont des poisons, cela finit par devenir vrai et les réels poisons produits par l’industrie des alcools bons marchés deviennent la norme.

    L’alcoolisme semble être devenu un fléau de société avec l’arrivée de l’ère industrielle. En effet, le mode de vie industriel n’est pas vraiment naturel à l’homme et l’ouvrier cherchera vite à combler le vide créé par sa vie mécanique et destructrice. S’il n’y arrive pas autrement, l’alcool lui permettra d’oublier. Le pire est peut-être qu’il oubliera aussi d’aller pointer le lendemain d’une évasion éthylique, ou que sa fureur mettra en péril sa famille et avec, l'équilibre de la société esclavagiste. Il faut donc sévir, et c’est avec ce risque de voir les rendements baisser à cause de l’alcoolisme que commencera, au nom de la morale complice, la lutte contre l’alcoolisme.
    Les taxes sur l’alcool sont un moyen rentable pour lutter contre l’alcoolisme. Le but réel des taxes, encore aujourd’hui, est de financer la lutte contre les addictions, alcoolisme en premier bien-sûr.
    L’administration des douanes, qui est un gouffre financier autant qu’une police des plus inefficaces dépense probablement plus d’argent à gérer la distillation artisanale qu’elle n’en rapporte, mais cela l’occupe assez pour qu'elle puisse négliger la lutte contre les vrais drogues, la cocaïne en premier lieu.

    On voit bien que la séparation de la pharmacie, la liquoristerie-distillerie, et la parfumerie (qui n’est pas que cosmétique à l’origine, je n’ai pas développé le côté médicinal de la parfumerie qui aurait mérité un vrai chapitre) est à l’origine de la dégradation de l’alcool-remède en alcool-poison. Cela n’enlève rien au fait que l’alcoolisme est un problème différent qui a sa cause dans les problèmes sociaux, la vie urbaine et industrielle en premier lieu. Cette déchéance est la cause de l’existence des taxes, et donc de la police en charge, les douanes. Cette police coûte plus cher qu’elle ne rapporte (je parle de la production artisanale, pas de la production des alcools industriels) et n’offre aucun avantage ni sur le plan de la santé publique, ni sur le plan économique.
    « Ta nourriture est ton premier remède » disait Hippocrate… La solution serait alors de considérer une catégorie d’aliments utiles à la santé, les « alicaments » (et non des compléments alimentaires) et d’encourager la proximité des divers utilisateurs de l’alambic : les apothicaires-droguistes, les distillateurs-liquoristes, et les parfumeurs. L’usage alors libéré du contrôle de l’administration la plus incapable qui soit de comprendre la question, la douane donc, pourrait alors se développer comme autrefois et les distillateurs redeviendraient de véritables savants herboristes dont les spiritueux redeviendraient les élixirs qu’ils ont été avant que le professeur Nimbus ne vienne tout contrôler et tout pourrir.

    Penitensia
    Je dois reconnaître que cet article ne fait que survoler la question et que mon argumentation est un peu faible au niveau des pratiques et des recettes des distillateurs des XVI°, XVII° et XVIII° siècles. Mais il existe une abondante littérature qui témoigne de la connaissance approfondie des effets médicinaux des spiritueux que je pourrai développer dans un article plus fourni. De même, il existe encore beaucoup d’éléments de médecine populaire transmise chez les bouilleurs de cru qui témoignent de cet aspect médicinal de la gnôle des campagnes, pour l’homme comme pour le bétail d’ailleurs.
    Je n’ai pas non plus pris le temps de donner les exemples de recettes de spiritueux que l’on peut considérer comme médicinales d’un point de vue d’herboriste, ce qui est pourtant très facile à prouver. La formulation des recettes de spiritueux et de teintures-mères pharmaceutique est pourtant très comparable.
    Enfin, j’ai occulté l’aspect pourtant majeur des spécificités de la molécule d’éthanol selon son origine (fruit, grain, racine) et selon le mode de distillation (cuivre-inox, pression &c…). Ces paramètres totalement ignorés des alcoophobes et des organismes de « santé publique » sont pourtant très important dans l’assimilation de l’alcool dans le système digestif, et système nerveux. Ce sujet demandera un article complet.
    L’alcool-remède est un vrai sujet pour une thèse, de médecine de préférence, et j’espère que cet article confus (et ma consommation d’absinthe n’y est pour rien !) suscitera l’intérêt qu’il mérite.

    À suivre !

    Ma devise : Bon Goût ! Bonne Santé ! Bonne Ivresse !

    Matthieu Frécon, Sarreyer Printemps 2025

    Remerciement spécial à mon « Eau de Mélisse » pour le soutien et l’inspiration dans l’écriture de cet article. Il s’agit d’un alcool (42%) à base de Mélisse et 26 autres plantes médicinales composé pour être à la fois calmant et stimulant du système nerveux (synergie Mélisse et Verveine Officinale principalement), et digestif bien-sûr. Recette originale élaborée à partir des recettes des officines de pharmacies (Dorveau, Lemery, Virey).

    Eau de me lisse de bagnes

  • Devenez distillateur ! Programme des stages

    Devenez Distillateur !
    Programme 2024 des stages pratique de distillations spiritueux
    (France - Suisse)


    Matthieu distillation 2023 2Cela fait maintenant plus de 12 ans que je donne des stages pratiques pour devenir distillateur alcool, amateur ou professionnel. Des centaines de personnes ont suivis ces stages de 2 jours et plusieurs dizaines d’artisans distillateurs ont démarré leur distillerie avec moi. J’ai assuré le suivi de nombres d'entre eux dont certains sont actuellement également formateurs.

    Après avoir tenu Atelier Public en Côte d’Or, puis dans l’Hérault (Montpeyroux, Faugères) depuis 1998, je suis installé en Valais (Suisse) depuis 2016 où je me suis spécialisé dans les eaux-de-vie de plantes, principalement l'absinthe, mais également gin, pastis, arquebuse, suédois/thériaque &c… Une bonne part de mon travail et de mes recherches actuels est tournée vers les plantes aromatiques et médicinales (PPAM), culture, herboristerie, et distillation. J’enseigne la spagyrie (alchimie végétale et médicinale) dans différentes écoles d'herboristerie, de naturopathie, ou des lycées agricoles en Suisse ou en France.

    Cette année, après avoir fait de longues recherches sur les recettes anciennes (Eau de la Reine de Hongrie, Arquebuse, Chartreuse…), j'ai décidé de modifier le programme de ma formation de distillation spiritueux pour ajouter les connaissances des liquoristes de la Renaissance à la Belle Époque, voire faire des incursions dans l'Antiquité (Thériaque et recettes de la Grèce Antique).
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    Je vous présente le nouveau programme (très dense) de ce stage de deux jours…

    Le premier jour se passe autour d'un alambic traditionnel en cuivre et à repasse. dessin-de-fanny-mazet.jpg

    Matin : Distillation de vin. « Cuite » (première passe) du vin. Qualités et défauts d’un vin à distiller. Les différents types d’alambics et lequel choisir. Théorie de la distillation à repasse ou à colonne. Théorie de la fermentation alcoolique. Pratique de la fermentation naturelle et de la distillation des différents fruits.

    Après-Midi : « Repasse » du brouilli (la première distillation) du matin. Comment faire ses coupes (têtes et queues) en pratique ? Pratique de la macération (petits fruits, plantes). Spiritueux et liqueurs de plantes aromatiques. Construction des recettes médiévales/Renaissance. Les grandes familles : Gin/vodka/Aquavit, Anisés méditerranéens (Pastis/Absinthes), Arquebuses, Chartreuse &c… Préparation d’une Eau de Mélisse des Carmes ou d’une Arquebuse (sélection des plantes, pesage, broyage, mise en macération/percolation).

    Soir : Dégustation d’eaux-de-vie blanches. Technique de dégustation. Détection des défauts de fabrication. Appréciation et introduction à l’étude de l’ivresse. Les participants sont encouragés à apporter leurs propres eaux-de-vie. Dégustations d’Eaux-de-vie de maîtres.

    Le second jour se passe au laboratoire, avec un alambic d’essai.

    Matin : Distillation d’un hydrolat (lavande, mélisse…). Présentation sur la distillation des plantes aromatiques et médicinales, huiles essentielles et hydrolats.  Comment s’installer légalement comme artisan ou amateur ? Comment ouvrir une micro-distillerie, ou un syndicat de Bouilleur de crus ? Distillation (alcoolique) de l’Eau de Mélisse, ou de l’Arquebuse selon la préparation de la veille, avec dégustation. Pratique de la fermentation/distillation des fruits exotiques. Pratique de la fermentation/distillation des grains (saccharification).

    Midi : Dégustation d’une Absinthe (La Chandelle Verte). Histoire et mythe de la Fée Verte.

    Après-midi : Après la distillation : élevage et réglage des eaux-de-vie blanches ou élevées en fûts. Herboristerie et liquoristerie. Étude physiologique de l’ivresse. Relations entre l’herboristerie (médecine galénique) et l’hermétisme (distillation alchimique). Histoire de la Thériaque dans la médecine et dans la liquoristerie.
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    Les participants repartent avec un flacon de l’Eau de Mélisse ou l’Arquebuse distillée le second jour.

    • Pas de prérequis nécessaires : l’atelier est accessible à tous, mêmes débutants. Ils s’adresse aux (futurs) amateurs et aux (futurs) professionnels.
    • Les participants peuvent enregistrer le cours et prendre des notes.
    • Il est possible de poser de recontacter Matthieu par mail après le stage.

    Lieux de formations :
    En France : à la Distillerie Helvia (Ardèche)
    En Suisse : à la Distillerie de Bagnes (Edelweiss Distillerie), à Sarreyer (Valais).

    Les dates & lieux sont données dans l’agenda de ce site.

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  • L'eau-de-vie de Marc

    L’eau-de-vie de Marc, un alcool parfois négligé… Vieille réserve Muscat

    C’est la saison des vendanges, c’est bientôt la saison du marc à distiller…

    L’eau-de-vie de Marc est l’une des quatres eaux-de-vie offertes par la vigne, les trois autres étant les eaux-de-vie de raisin, les eaux-de-vie de vin (fines, armagnac et cognac, fines blanches…), et les eaux-de-vie de lies qui sont, souvent à tort, rangées dans la catégorie précédente.

    Comme l’eau-de-vie de vin, l’alcool de marc se décline en de nombreuses variantes que nous allons étudier maintenant.
    Ainsi que c'est souvent le cas, ce sont les contraintes locales qui créent l’usage et la tradition, et par là les productions. Le marc est le résidus du pressage et il arrive à un moment de grande activité à la cave et ne peut pas souvent recevoir tout le soin qu’il devrait pour révéler ses trésors.  En revanche, ces contraintes vont permettre d’inventer d’autres usages, et donner naissances à des eaux-de-vie particulières, je pense au Marc de Bourgogne.

    Tout d’abord, il y a deux sortes de marcs : les marcs de raisins rouges, qui sont pressés après la fermentation et qui peuvent donc être distillés immédiatement, ou pas. Et il y a les marcs de raisins blancs qui sont pressés avant la fermentation et qui devront être mis à fermenter comme les raisins ou les autres fruits.

    Ensuite, il y a les eaux-de-vie blanches de marc et les eaux-de-vie ambrées (élevées en tonneaux comme le Cognac ou le Calva) de « vieux » marc.

    Enfin, on peut encore distinguer deux tendances parmi ces eaux-de-vie : celles qui sont fruitées de celles qui sont corsées. Cette distinction concerne surtout les eaux-de-vie blanches, sans élevage en tonneau.

    Marc adeb Comment fait-on ces eaux-de-vie ?

    Plusieurs régions donnent le ton, voyons d’abord la région qui m’a beaucoup appris et qui est très réputé pour sa technique, sa tradition très vivante, et le soin apporté au travail : l’Alsace. Nous verrons ensuite la région où j’ai commencé la distillation : la Bourgogne. Ces deux régions représentent les deux pôles en matière d’eau-de-vie de Marc. Et puis nous finirons avec différentes techniques issues de ces traditions.

    L’Alsace est connue pour ses eaux-de-vie blanches, très fruitées, et pour ses vins blancs. On y distille des marcs de raisins blancs aux arômes primaires (arômes fruités et fleuris, au contraire des arômes secondaires et tertiaires qui se développent pendant l’élevage) très puissants. Les raisins sont  pressés avant la fermentation comme il est l’usage pour les vins blancs et les marcs sont mis à fermentés dans des bidons comme les fruits (mirabelles, poires…). Ils sont distillés dès la fin de la fermentation. Ces eaux-de-vie sont très typées par le cépage - Gewurtzraminer et Muscat sont les plus connus. Ce sont des eaux-de-vie douces et fruitées, élevées dans des récipients en verre ou en inox et donc blanches.
    En Alsace, on distille traditionnellement dans des alambics à repasse et à bain-Marie.

    À l’inverse, nous avons les « Vieux Marcs de Bourgogne » qui sont préparés totalement différemment. En Bourgogne, on distille traditionnellement des marcs de rouge qui sont stockés dans des silos fermés par des bâches. Quelques mois plus tard, lorsque le travail de cave est plus calme, les marcs sont distillés dans des alambics à vapeur équipés de rectificateurs. Ces marcs ont en général fait la seconde fermentation, malo-lactique, ce qui transforme déjà les arômes primaires en arômes secondaires et les caractéristiques du cépage disparaissent en bonne partie.
    Ces eaux-de-vie sont ensuite stockées dans des barriques de réforme qui ont servies pour l’élevage du vin blanc. Ce sont des eaux-de-vie ambrées qui auront souvent passé plusieurs années en tonneau. Elles sont plutôt fortes et corsées.

    J’espère ne vexer personne, mais je pense que ce type d’eau-de-vie de Marc de Bourgogne n’est pas le genre de spiritueux en vogue actuellement. En revanche, il est possible de retirer des leçons de ces deux écoles et voyons maintenant d’autres possibilités pour nos « grappas ». Bidon de marc 1

    On peut conclure que les eaux-de-vie fruitées sont préférées blanches, alors que celles qui ne le sont pas doivent compenser le manque aromatique par un élevage en barrique (même remarque pour les Armagnacs et Cognacs, les Whiskies &c…).
    De même, on peut voir qu’une fermentation simple interrompue (par la distillation) avant la malo-lactique permet de conserver un maximum d’arômes.

    Dans le Languedoc, j’ai distillé l’essentiel des cépages locaux. Certains étaient plus fruités que d’autres, d’autres étaient peu fruités mais très aromatiques. Ces Marcs ont donnés des eaux-de-vie blanches, fruitées comme en Alsace, ou corsées comme certaines Grappas (raisins rouges souvent). J’ai également distillé des eaux-de-vie de Marcs qui ont été élevées en barriques, des cépages rouges en général, souvent peu aromatiques.
    J’ai l’habitude de distiller les marcs dès que la fermentation est terminée, ou dès la sortie du pressoir pour les rouges (d’ailleurs à l’heure où j’écris ces lignes, l’alambic distille un marc de pinot noir pressé aujourd’hui-même, voir photos à droite). l alambic et le marc

    Les premiers marcs que j’ai distillés dans mon atelier de Montpeyroux (34) étaient des blancs. C'étaient un marc d’Ugniblanc égrappé et peu pressé, mis en fermentation dans 12 fûts de 180 litres, du domaine d’Aupilhac (Syvain Fadat), et un marc très pressé et non-égrappé de Chenin mis en fermentation dans une cuve en inox (3 tonnes) du Mas Jullien (Olivier Julien) …oui, j’ai eu de la chance de commencer avec de tels vignerons ! Le premier a donné une eau-de-vie étonnement fruitée (l’Ugniblanc, principal cépage du Cognac n’est pas très aromatique) avec un bon rendement alors que le second a donné une eau-de-vie extrêmement charpentée et corsée avec un rendement deux fois plus faible. Deux très belles eaux-de-vie qui doivent leur qualité au travail des vignerons. Distillations dans des alambics à feu-nu, à repasse, en cuivre, de 250 litres.
    J’ai distillé des Grenaches et des Muscats noirs et blancs en vendanges tardives et séchés sur fils, non égrappés, qui ont donnés d’extraordinaires eaux-de-vie selon cette technique, puissants fruités, et corsés en même temps.
    J’ai encore distillé des marcs de Grenache blanc qui ont donné une eau-de-vie corsé et puissante mais peu sucré. Un vrai régal… Ainsi que quelques bonbonnes de Terret qui ont très vite disparus chez les vignerons lors de joyeuses parties de cartes bien avant la première année de repos obligatoire à toute eau-de-vie blanche…
    Ces eaux-de-vie ont été distillées avec une technique proche de ce que j’ai appris chez le très regretté Philippe Traber à Ribeauvillé (distillerie Metté à Ribeauvillé, Alsace). Toutes ont été réglées à 45°. Florence charge 1

    Barrique
    Avec la même technique, j’ai aussi mis des cœurs de chauffe de différents marcs très aromatiques dans une barrique, mais le résultat a mis très longtemps pour être convainquant : trop d’arômes pour trouver l’équilibre avec la barrique (fort degré en barrique, vidange de 50 %). Après 15 ans de fût, cette eau-de-vie est maintenant en bonbonnes, mais la puissance aromatique est telle que je la préfère en brut de fût à plus de 60° que réglé, ce qui fait que je ne sais pas comment la vendre et je crois qu’on va la boire nous-même…
    Ma conclusion est qu’il faut privilégier soit l’aromatique du fruit, soit l’élevage, mais que les deux sont difficilement compatibles. Le vieillissement en fût est un art que j’ai développé dans d’autres articles, autrement dit, une eau-de-vie doit être distillée selon la destination qu’elle aura (blanche ou ambrée).

    Pour faire une bonne eau-de-vie de marc, la principale recommandation que je peux faire est de conserver les marcs le moins longtemps possible et d'éviter absolument le contact avec l'air et les drosophyles qui vont immanquablement apparaitrent et altérer l'arôme, voire le piquer. Les bons marcs n'ont pas l'air plus que le temps d'être chargés pour la distillation.Florence charge 2

    Le monde des eaux-de-vie de Marcs est plus vaste que beaucoup d’amateurs et de distillateurs le pensent ! Lorsque cette matière première est traitée correctement selon sa nature (région, cépage…) et sa technique (type d’alambic…), elle peut être une excellente source d’eau-de-vie de grande classe.

    À vos marcs…

    Matthieu Frécon, Sarreyer, Vendanges 2019

     

    Bidons chez marie the re se chappaz
    Quelques bidons en attente d'être remplis chez Marie-Thérèse Chappaz à Charrat (Valais) : Syrah, Marsanne, Roussane, Humagne, Pinot, Gamay, Cornalin…

  • Manifeste de la Gnôle Naturelle

    Gnôle nature

    Quelques amis distillateurs soucieux de la qualité de leurs spiritueux ont crées le mouvement de « Gnôle Naturelle ».
    C’est une réaction à la tendance actuelle qui considère qu’un spiritueux obtenu par macération est composé d’arômes et d’un support qu’est l’alcool qui est considéré comme un mal nécessaire (l’alcool est classé comme une drogue).
    La plupart des Gins, des Vodkas et autres Pastis sont en effet des arômes naturels (plantes) ou « naturels » (extraits industriel) macérés dans de l’alcool la plupart du temps industriel puis distillés.
    L’utilisation de cet alcool industriel a des raisons économiques (c’est vraiment pas cher) et d’ignorance puisque le rôle profond de l’alcool n’est pas, selon nous, seulement de transmettre les arômes, mais aussi d’accompagner leurs vertus médicinales (aspect santé), et d’embellir l’ivresse (aspect social). « Bon goût, Bonne ivresse, Bonne santé » sont pour moi les 3 vertus nécessaires aux spiritueux.

    Une nouvelle règlement européenne (encore l’Europe…) vient d’entrer en application qui oblige sous prétexte de « tradition » l’utilisation d’alcool éthylique « agricole » à 96° pour la fabrication de ces Gins, Vodkas &c… Or, 96° est un degré que seule l’industrie (les grandes colonnes de distillation industrielle) peut fabriquer.
    Si un distillateur, ou brasseur-distillateur veut utiliser l’alcool qu’il produit à base de son vin ou de son brassin propre, il ne peut donc plus produire de « gin » ou de « pastis » &c… Il ne peut donc plus vendre ces spiritueux sous l’appellation classique.

    Personnellement, je n’ai pas du tout envie de changer mon esprit-de-vin que j’ai distillé moi-même avec mes alambics en cuivre chauffés au bois à partir d’un vin nature dont je connais le producteur, alcool dont j’ai géré les coupes à ma façon &c… &c… pour utiliser un alcool éthylique à 96° qui vient d’on ne sais où et distillé par des ouvriers et des patrons qui n’ont rien à faire de l’ « esprit » dans l’alcool, même bio, qui ne me satisfait pas du tout sur aucuns des critères qui m'importent (goût, santé, sociabilité).

    L’argument de cette directive européenne est la tradition de distillation de ces spiritueux. En effet, ces distilleries qui permettent de produire de l’alcool à 96° ont un peu plus d’un siècle.
    Les recettes de gins, de vodkas ou d’arquebuses du XVI° siècle, celles d’absinthes et autres anisés du XVII° et XVIII° qui étaient distillés avec nos vieilles biques à repasse et en cuivre ne sont plus traditionnelles depuis belle lurette !
    « Traditionnel », un nouveau terme est arrivé dans la novlangue…

    Alors je vous laisse avec la vidéo de mes amis de l’Atelier du Bouilleur qui présentent et discutent  ce courant qui résistera encore et toujours à l’envahisseur…

    Matthieu Frécon, Mai 2019

     

  • Sucrer ou ne pas sucrer ?

    Sucrer ou ne pas sucrer ?

    Avons-nous le droit de sucrer nos fruits en fermentation ? Avons-nous le droit de sucrer nos eaux-de-vie ? Autant de questions récurrentes que l’on pose souvent et qui méritent un peu plus qu’une simple réponse.

    Le sucre avant Distillation

    1. Sucrer les fruits en fermentation.
    Cela se pratique pour augmenter le rendement en alcool des tonneaux. Certains fruits sont assez faibles, d’autres n’ont carrément pas de sucre, comme les prunelles, et si l’on veut de l’alcool, il faut bien en ajouter d’une façon ou d’une autre : sucrer les fruits mis en fermentation, ou faire une macération dans l’alcool.
    Commençons par le cas du sucrage.

    Tout d’abord, la question se pose pour le bouilleur de cru
    (1).
    Le bouilleur de cru est un amateur qui fait sa gnôle dans un contexte non-commercial (il n’achète pas de matières premières, il ne vend pas son eau-de-vie). Pour lui, hormis le cas où il cultiverait des betteraves à sucre, il ne peut ajouter de sucre dans son tonneau de fruits en fermentations puisque ce sucre ne peut venir de sa propre récolte (il est obligé de l’acheter). C’est pour cela que le sucre lui est interdit, et non pour par exemple parce que la chaptalisation est généralement interdite aux vignerons professionnels. Le distillateur professionnel, qui a le droit d’acheter et de vendre des matières premières et d’acheter et de vendre des alcools pourrait sucrer ses tonneaux, mais ne pourrait plus utiliser l’appellation « eau-de-vie ». En revanche, pour un spiritueux qui n’est pas une eau-de-vie (il y a un certain nombre de fruits qui ne peuvent bénéficier de cette appellation. Il y a aussi certaines autres contraintes comme le degré choisi - 37 à 55 % pour les eaux-de-vie), sucrer ses tonneaux est possible. En résumé, le bouilleur de cru ne peut pas sucrer ses fruits en fermentation parce que ce sucre n’est pas « de son cru », le distillateur de profession peut le faire.

    2. Mettre ses fruits en macération dans de l’alcool.
    C’est une pratique utile pour beaucoup de fruits ou de fleurs, ou autres… qui n’ont pas assez de sucre pour que l’on obtienne de l’alcool par fermentation. Encore une fois, la règlementation diffère pour les bouilleurs de crus des distillateurs de profession.
    Le bouilleur de cru a le droit d’utiliser son propre alcool (de vin, de pomme…) pour faire ses macérations et les redistiller après macération. Il déclare cette opération aux douanes qui lui accorderont une distillation supplémentaire. L’important est que l’alcool utilisé soit produit par le bouilleur de cru lui-même. Les bouilleurs de cru de l’est de la France par exemple sont familiers avec cette pratique. On utilise en général un alcool fort qui titre dans les 70°.
    Les distillateurs de profession peuvent faire leurs macérations avec leur propre alcool (comme mes amis de l’Atelier du Bouilleur avec qui je milite dans ce sens). C’est une pratique onéreuse mais combien supérieure ! les distillateurs peuvent aussi acheter leur alcool à l’industrie de l’alcool : alcools de grains, de vin, alcools neutres, bio ou pas &c… autant de choix pour des alcools qui ont en commun de sortir d’une usine et de n’être « esprit de vin » que par leur composition chimique, et surtout pas par leur « esprit » justement. Cet alcool bon marché est considéré comme un simple adjuvant nécessaire à l’extraction des arômes, mais pas comme un composant à part entière du spiritueux, avec des qualité digestives, favorisant une ivresse créative et sociable &c… J’ai développé cette question ailleurs ((réf.)). La différence de prix entre un alcool industriel et un alcool distillé artisanalement avec un alambic (et sans subventions européennes…) est énorme. L’utilisation d’un alcool distillé soi-même est gros effort pour l’artisan.

    Quelle est la différence en sucrage et macération ?

    L’alcool est une fermentation de sucre et fondamentalement il n’y a pas de différence entre une fermentation sucrée de grattes-culs et une macération de ces même fruits dans de l’alcool.
    Dans ce cas présent, il y aura une différence de rendement et de qualité, mais ce n’est pas toujours le cas. Il faut réaliser que la mauvaise réputation du sucrage des tonneaux vient du fait que le sucre a surtout été utilisé pour des questions de rendements, au détriment de la qualité gustative.

    Quelle est la différence entre fermentation et macération ?
    La macération donne souvent de meilleurs résultats au niveaux quantitatif et qualitatif. C’est simple à réaliser, il ne manque que la magie de la fermentation…

    Le sucre après distillation

    Il est courant que les distillateurs édulcorent leurs spiritueux. Cette opération n’est pas interdite aux bouilleurs de crus qui font ce qu’ils veulent de leur goutte, tant que ce n’est pas du commerce. En revanche, elle est réglementée pour les distillateurs de profession (certains peuvent toutefois caraméliser leurs eaux-de-vie non pour les édulcorer mais pour les colorer, appréciez la nuance !). L’édulcoration des spiritueux permet de rendre acceptable ce qui n’est pas suffisant en soi (alcool piquant, manque de goûts &c…). Mais « acceptable » est-il vraiment acceptable ? « acceptable » est-il suffisant ? Aujourd’hui plus qu’autrefois, le buveur est exigeant et ne se satisfait plus d’une eau-de-vie « acceptable ». Aujourd’hui, on ne boit que le meilleur. C’est pour cela que les coupes de têtes et de queues sont plus sévères malgré les pertes occasionnées. Les eaux-de-vie sucrées ne permettent pas une expérience gustative aussi profonde que les purs esprits, sauf s’il s’agit de liqueurs élaborées spécialement (chartreuse, certaines absinthes amères…).Elles sont « assez bonnes » même si le buveur peu exigeant peut les apprécier pour leur facilité apparente. Je rappelle que Raymond Dumay dans son « Guide des alcools » cite le sucrage parmi les 5 façons d’améliorer une mauvaise eau-de-vie.

    La question importante reste peut-être de savoir ce que nous voulons faire, tout autant que de savoir ce que nous avons le droit de faire.

    Pour conclure, je dirais que bien que je n’ai aucun a priori sur le sucrage avant distillation, je dois reconnaitre que l’utilisation d’alcool plutôt que de sucre est plus utile et donnera la plupart du temps de meilleurs résultats.
    En revanche, je suis beaucoup plus réservé sur l’usage du sucrage après distillation que je ne pratique pas (sauf quand je me prépare une Absinthe…).

    Et le sucrage entre les deux distillations (pour ceux qui repassent), qu’en pensez-vous ?

    Matthieu Frécon, Sarreyer, mars 2019.

    (1) J’emploie en général le terme de « Bouilleur de cru » pour désigner le particulier qui distille ou fait distiller sa propre récolte pour sa propre consommation, qu’il bénéficie ou non du célèbre « privilège de bouilleur de cru ». Je rappelle que la loi de 2003 permet à chacun de faire distiller sa propre récolte (amateure ou professionnelle) par un bouilleur ambulant ou de le faire soi-même dans le cadre d’un « syndicat de distillation ».

  • Création du syndicat de défense de la distillation amateure et artisanale

    Pour que vive la tradition de la distillation amateure et artisanale Brulaire-oc-Ill_fini.jpg

    Tout le monde sait que la tradition française de l’eau-de-vie vient de la tradition des bouilleurs de cru. Ces paysans distillateurs sont connus pour avoir du lutter avec une administration toujours hostile depuis le commencement des taxations sur l’alcool (principe fondamental sur lequel on devrait réfléchir), qui entraine inévitablement la fraude.
    La situation s’est tendue toujours plus jusqu’à ce que les derniers privilégiés ne représentent plus de réelle concurence pour l’industrie des spiritueux. L’administration a alors commencée à baisser sa garde et la destruction systématique des alambics a un peu diminuée. En 2003, les syndicats de bouilleurs de crus, fédérés par la FNSRPE ont obtenus une reconnaissance plus universelle et plus juste du droit de produire de l’alcool dans un but non-économique : c’est la nouvelle réglementation sur les bouilleurs de cru.

    En même temps, la distillation artisanale (petites distilleries) a elle-aussi vécu une période difficile due a une politique active en matière de santé publique (lutte anti-alcoolique). Cette politique est responsable de la disparition d’une grande partie des petites distilleries mais n’a pas tellement nuit aux industriels des spiritueux (Ricard, ou les importateurs de whiskies &c…) et la consommation générale d'alcool en France n'a pas diminuée autant que la production artisanale.

    On assiste aujourd’hui à une renaissance de la distillation artisanale (micro-distilleries), et à un léger retour du bouilleur de cru nouvelle manière (depuis la loi de 2003). Il y a donc un retour d’intérêts pour cette activité traditionnelle : la distillation à l’alambic.
    Parallèlement, la loi régissant la distillation artisanale n’a pas évoluée depuis environ… un siècle (le Code Général des Impôts reste fondamentalement le même depuis le début du XX° siècle) ! Son action est maintenant progressivement remplacée par une législation européenne proposée par les lobbies adaptés à la taille de l’Europe : des industriels.
    Ce manque de représentativité de notre passion - l’alambic amateur ou artisanal - est un vrai problème pour l’élaboration des lois qui régissent notre activité. C’est un vrai problème pour nous évidemment, mais aussi pour Bruxelles qui regrette de n’avoir pas d’autres interlocuteurs que l’industrie.

    Nous sommes maintenant nombreux à ressentir le besoin d’un syndicat de défense de la distillation à l’alambic.
    Les syndicats de défenses des Bouilleurs de Cru (FNSRPE) et de Bouilleurs Ambulants restent actifs et continuent leur travail propre, mais ne correspondent pas forcément à la nouvelle génération de micros-distillerie qui émerge depuis environ 10 ans.

    Nous avons donc décidé de former un syndicat de défense des bouilleurs de cru et micro-distillateurs, un syndicat de défense de la distillation à l'alambic.

    Une réunion de travail et festive de création de ce syndicat se tiendra à la distillerie d’Autignac (Hérault) dans les locaux de l’Atelier du Bouilleur le WE de Pentecôte les 20 et 21 Mai.

    Cette première rencontre est ouverte à tous les distillateurs amateurs ou artisans.
    L'ordre du jour sera : Création de la structure légale et organisation des groupes de travaux.
    Le but de ce syndicat sera de créer une structure de communication avec l’administration (douanes, fraudes, Europe…), de fédérer les informations et les achats de matériel, de proposer des formations à la distillation, de participer à des activités culturelles (démonstrations &c…), et de nombreuses autres choses que l’on décidera ensemble ce we de Pentecôte à Autignac.

    Martial Berthaud, le distillateur de l’Atelier du Bouilleur a fait une première lettre que je joins ici Cre ation du syndicat des distilleries artisanales et amateurscre-ation-du-syndicat-des-distilleries-artisanales-et-amateurs.pdf (101.11 Ko), je joins également ma lettre envoyé à tous ceux qui ont répondu au premier appel que nous avons fait pour lancer l’idée de ce syndicat 2 lettre2-lettre.pdf (34.04 Ko). Enfin, vous trouverez ici Horaires penteco te 2018horaires-penteco-te-2018.rtf (17.69 Ko) une grille d’horaires pour les activités de cette première rencontre.

    Pour participer : lisez la lettre de Martial et l’emploi du temps proposé, puis contactez l’Atelier du Bouilleur pour vous inscrire et éventuellement réserver une chambre sur place.

    Merci à tous !

    PS. C’est gratuit, il y a une libre participation pour la nourriture et pour l’accueil (logement &c…). Il y aura bientôt une cotisation pour les participants, mais à l’entrée c’est gratuit…

    PPS. Faites passer l’info. Merci !

    discussions-au-coin-du-feu-jura.jpg

    PPPS : Je donnerai une formation distillation alcool à la distillerie d'Autignac les 2 jours précédents cette rencontre (les vendredi 18 et samedi 19 Mai), renseignements ici : http://www.devenir-distillateur.com/agenda/distillation/distillation-spiritueux-et-autres-elixirs.html .

  • Les premières gouttes à Edelweiss Distillerie…

    Les premières gouttes de notre nouvelle distillerie ! Matthieu distille au chalet

     

    J’ai fondé Edelweiss Distillerie avec Florence Thieblot il y a 1 an lors de notre installation à Sarreyer (Valais). Nous avions pris contact avec la Régie Fédérale des Alcools (RFA) à Berne en Juillet 2017. Enfin, en Février 2018, nous avions toutes les autorisations pour démarrer.
    Le délais pour notre installation a été assez long du fait que la RFA a été entre temps reprise par la douane, qui est une organisation internationale qui gère la production d’alcool dans la plupart des pays. Ce remplacement a été suscité pour des raisons d’économies, et il est probable que la douane réussisse ses promesses au moins au début de son administration puisque les bureaux de Bernes ont été vendus, l’alambic mobile de la RFA mis a disposition aux bouilleurs de cru aussi, et le budget formations des bouilleurs supprimé (rappelons que le livre de référence en matière de distillation moderne des fruits, par mm. Tanner et Brunner fut soutenu par la RFA, ainsi que les cours de distillations &c…).
    Mais ne soyons pas trop pessimistes : le logiciel qui gère les déclarations de distillation, les transports d’alcools &c… et qui remplace les déclarations papiers élaboré par la douane fonctionne, et c’est une exception en Europe (pourvu que ça dure !).

    Mais bref… Aujourd’hui, nous distillons les mirabelles de l’été dernier. Demain je ferai les repasses, puis quelques marcs, un peu de miel fermenté (pour la teinture de propolis), les macérations de gin, et enfin les pommes/génépi et pommes/verveine.
    Il faudra alors attendre que les dernières neiges finissent de fondre pour pouvoir accéder au chalet autrement qu’en raquettes pour amener les barriques d’alcools que l’on a distillées au printemps dernier à Autignac, mon ancienne distillerie de l’Hérault aujourd’hui tenue par l’Atelier du Bouilleur (distillations de vins bio & natures pour faire notre absinthe).

    Aujourd’hui, c’est un alambic à Bain-Marie de 100 litres qui tourne. C'est notre alcoollègue Etienne Jacques (Distillerie La Gouttière) qui nous l'a trouvé. Dès que le chemin sera accessible en voiture, nous amènerons notre 100 litres à feu nu, plus un petit appareil à essais, spécial spagyrie. Et puis ce sera assez pour cette année, et de toute façon, nous n’avons pas assez de bois pour travailler plus…

    Quand-même, distiller au feu de bois en plein air et en face des montagnes enneigées du Valais, c’est un job assez agréable…

    Brouilli de mirabelles

    Florence distille au chalet

    L’hiver est traditionnellement la saison du distillateur et c’est la plus tranquille pour nous. Avec l’arrivée du printemps, les cultures, les préparations de cosmétiques et produits de soins vont nous occuper. L’été enfin, est la saison de l’alchimiste solaire et j’y suis occupé avec les distillations et cuissons solaire pour mes pierres de vin, de miel, et autres préparations spagyriques. À l’automne, il faudra se dépêcher d’amener au chalet les matières premières, le bois &c… avant les premières neiges qui interdiront l’accès… Les douaniers n’oublieront pas leurs skis pour venir nous rendre visite (c’est déjà arrivé, ça aide à mettre une bonne ambiance !) et les villageois viendront chercher leurs bouteilles en raquettes…

    Hum… Je me découvre un style quelque peu champêtre ce premier jour près de l’alambic…

    PS. Je réalise que je retrouve ici, avec ce simple alambic de 100 chauffé au bois et installé en plein air les sensations que j’avais à mes tout débuts en 1998 à Jaugey (Côte d’Or). C’était une installation centenaire, les bouilleurs l’étaient aussi probablement… Le travail était assez dur mais pleins de sensations puissantes et douces : odeurs, sons, mouvements… Pas de bruits de moteurs, pas d’odeurs industrielles, juste des poules, des vaches, et des paysans dans la neige…

    Matthieu à Jaugey 1998
     

    J’ai perdu ces sensations plutôt féériques lorsque je me suis installé dans l’Hérault. J’ai du augmenter le parc d’alambics, j’ai du remplacer le bois par le gaz, mes clients parlaient produits, rendements, marché… Les douanes, heu… j’arrête là…

    Matthieu


    Florence thieblot et matthieu fre con

    Edelweiss distillerie logo

  • Plan d'un alambic "Système D"

    Des questions récurrentes sur la fabrication d'alambics m'ont rappelées que j'avais ces planches d'un vieux "Système D" de 1985…

    Alambic systeme d 1

    Alambic syste me d 2

    Bricoleurs, à vos postes !

  • Le renouveau de l'Eau Bénite

    Le retour du culte originel de Saint Patrick !
    Enfin une eau bénite (Whisky Beata en  gaélique, la langue du patron de la christianisation en Europe) qui a de l'esprit ! Bravo ! (Gilbert, c'est toi ?)

    Jura. Dans l'église, l'eau-de-vie remplaçait l'eau bénite

    • L'église de Château-Chalon

      L'église de Château-Chalon | Christophe Finot (CC)

    Ouest-France avec agence

    L'eau bénite était remplacée par de l'alcool dans les bénitiers de l'église de Château-Chalon (Jura). Repéré par des touristes croyant y voir une tradition viticole locale, ce remplacement a surpris les habitants du village la semaine passée. Aujourd'hui, l'eau de vie a disparu mais les responsables de cette farce ne sont toujours pas connus.

    C'est une blague de mauvais goût. L’eau des bénitiers de l’église Saint-Pierre, à Château-Chalon (Jura) a été remplacée par de l’eau-de-vie la semaine dernière raconte France Bleu Besançon. C’est la réaction des touristes qui a permis la découverte de l’insolite modification du contenu des bassins.

    Les visiteurs se sont en effet renseignés auprès de l’office du tourisme de la commune pour en savoir plus sur la présence d’alcool dans les bénitiers, qu'ils prenaient pour une coutume locale lors des vendanges dans ce village viticole.

    Les auteurs toujours inconnus

    La mairie a rapidement été alertée et samedi, tout était rentré dans l’ordre. Les deux litres d’alcool utilisés par les auteurs de la manipulation ont à nouveau laissé place à de l’eau bénite. Une habitante du village s’est chargée de faire disparaître toute trace d’eau-de-vie dans l’église.

    Les responsables de cette interprétation toute personnelle du changement de l’eau en alcool n’ont pas été identifiés. Mais Christian Vuillaume, le maire de Château-Chalon, a fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de porter plainte.
     

    https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/jura-dans-l-eglise-l-eau-de-vie-remplacait-l-eau-benite-5230081
     

    "Une blague de mauvais goût" ? Mais pourquoi de mauvais goût ? En tous cas, bravo et tous mes vœux de succès pour les messes à venir !
    (et merci Julien pour l'info !)

  • Spiritueux, remèdes ou poisons ?

    Spiritueux, remèdes ou poisons ?Elixir de jouvence du dr satan

    Peut-être avez-vous déjà entendu ce dicton plein de notre moderne sagesse l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Rien de neuf là dedans sinon qu'au lieu de nous rappeler un principe déjà énoncé par Paracelse il y a 5 siècles Un remède peut devenir un poison et un poison un remède. C'est une question de dosage, le dicton d'antan devient moralisateur et culpabilisant (question de dosage encore…). Mais je ne voulais pas discuter santé publique et gouvernement, mais du sens des spiritueux d'autrefois.

    Pour faire simple, disons que l'art de la distillation des spiritueux en occident vient de 2 grandes sources : Les alchimistes arabes qui nous ont transmis les connaissances de l'antiquité en matière de médecine, et les moines chrétiens héritiés de St. Patrick, héros de la christianisation en Europe à grandes rasades d'eau bénite ("Whisky Beata" en gaélique).
    Les premiers, en bons musulmans, ont développé l'art de la distillation des alcools dans un but thérapeutique plus que simplement convivial et à leur suite,  leurs voisins et élèves Arnaud de Villeneuve et Raymond Lulle au XIII° siècle, et bien d'autres, mais je fais court; nous ont transmis certaines connaissances alchimico-thérapeutiques, en même temps que les termes "esprit-de-vin" ou "eau-de-vie" qui sont assez évocateurs pour qu'on puisse penser que l'alcool de nos maitres orientaux n'avaient que peu à voir avec notre pastis national. La spirituosité a donc grandi en sœur jumelle de la spiritualité et de l'art de guérir.
    Les seconds, les moines de St Patrick ont développés un art de l'élixir salutaire lié au culte chrétien qui fait grand cas de la fermentation (fermentation du blé qui fera le pain, et du raisin qui donnera le vin), fermentation alcoolique pour nous. Cet art de l'élixir devait tout aussi bien servir au prosélytisme propre à la religion si conviviale de Jésus (voir les épisodes de la multiplication des pains, ou du vin dans les évangiles). Les élixirs des moines ont liés les aspects médecine et social (cordial), avec un arrière goût d'esprit saint (n'oubliez pas que St. Esprit est le St. Patron des distillateurs…).

    Entre nos alchimistes, futurs apothicaires, qui distillent l'esprit-de-vin pour leur élixirs alchimiques ou spagyriques pour la santé de leurs clients ou pour leur quête d'immortalité, et nos moines abstracteurs de quintessence qui nous ont laissés de délicieux élixirs que l'on sert maintenant en digestif (comme la Chartreuse par exemple), il nous reste que le spiritueux garde un petit goût de médecine universelle que ne devrait pas négliger nos alcoollègues distillateurs et bouilleurs de cru.

    Qu'est-ce qui fait qu'un spiritueux est un viatique ou un poison ?
    C'est l'esprit ?
    Pas seulement. En France, il est coutume de ne pas mélanger les alcools - qui sont rangés à la cuisine - avec les médicaments - qui restent à la pharmacie. Les suisses sont moins hermétiques et leur connaissance de la nature les encouragent à préparer leurs alcools avec des plantes médicinales en ayant conscience de cet aspect santé en valeur ajoutée à leur boisson. La frontière sera moins épaisse entre les deux alcools (boissons et remèdes) et il est possible de concevoir une boisson qui, en plus d'être bonne, pourra aussi être reconnue pour ses vertus thérapeutiques. Je ne sais pas si l'alcoolisme helvète est plus salvateur que la biture franchouillarde, mais je sais que les suisses aiment plus les alcools (de cru) que les français sans que leur foie, leurs gammas GT, ou leur moralité en souffrent.


    Elixir ve ge tal gde chartreuseDe nombreuses boissons célèbres étaient des remèdes avant d'être ensuite vendus au rayon alimentation des supermarchés. Ainsi l'Absinthe, fébrifuge anti-paludisme entre autres… l'Elixir des Chartreux ou, the last but not the least, le Coca-cola (qui reste souverain contre la gastro-entérite et le dérouillage des vieux métaux). D'autres, qui sont peut-être moins attractif au palais ? sont restés chez le pharmacien, telle l'eau de Mélisse des Carmes (qui est un mélange de plantes macérés et distillés comme un spiritueux, et régit par la règlementation des spiritueux). Les élixirs spagyriques des médecins paracelsiens (Paracelse, est un alchimiste et médecin suisse allemand du XVI° siècle), eux, sont restés plutôt discrets, étant trop proches de la pharmacopée classique, laquelle s'est éloignée de ces pratiques trop naturelles pour être modernes.

    Voyons quelques alcools qui enivrent et qui guérissent tout en même temps.
    Absinthe hygienique

    Il y a d'abord les macérations de plantes médicinales, genres de teintures-mères améliorées au niveau du goût. Ainsi les génépis, absinthes, pastis (et oui, à la base les anisés sont appréciés pour leurs vertus thérapeutiques, ou au moins digestives) &c… Ces alcoolats sont parfois distillés, parfois pas. Malheureusement, aujourd'hui la plupart des liquoristes qui produisent ces boissons "hygiéniques" ne font que reproduire les recettes classiques en se laissant guider par leur goût au détriment d'une connaissance des vertus thérapeutiques des plantes. Les recettes évoluent avec les goûts de la mode (l'amer disparait au profit du sucré-douceâtre par exemple). Les distillateurs font souvent le choix de la macération de plantes dans de l'alcool neutre d'origine industrielle. Même bio, un tel alcool n'est qu'un produit chimique sans air, sans esprit et sans vie. Les vertus thérapeutiques qui viennent de la vie et du caractère des plantes ont alors du mal à s'exprimer dans ce liquide conservateur qui est finalement plus proche du formol que de l'esprit-de-vin d'Arnaud de Villeneuve (pas au goût quand même…).
    Mais de belles macérations faites avec des plantes saines dans un bon esprit-de-vin peuvent donner de très bons spiritueux, délicieux au goût, digestes et hygiéniques, et qui peuvent provoquer une ivresse créative (pour l'absinthe par exemple).


    Il y a ensuite les préparations spiritueuses qui intègrent des procédés plus sensibles que mécaniques dans le cours de fabrication tels que la distillation solaire, ou des conditions d'élevage inspirés des alchimistes comme les ondes de formes ou l'emploi d'aimants, de vide &… Ou encore des connaissances développées par la biodynamie : dilutions, observation des phases de la lune &c…
    Ces préparations sont souvent élaborées dans un cadre thérapeutique (remèdes, compléments alimentaires…) et nous quittons malheureusement le cadre de la table et de la convivialité. C'est dommage car cette catégorie de préparations et distillations alcooliques pourraient être intégrées dans la fabrication de spiritueux "hygiéniques" (cette expression que j'ai plusieurs fois employée est un adjectif classique à la belle époque pour mettre en avant les vertus saines de certains alcools, particulièrement l'absinthe) que nous aimerions tous je crois, voir revenir.

    Enfin, il y a des préparations complexes à but entièrement thérapeutique que les arabes nous ont transmis de l'antiquité et qui ont été développées par les médecins-alchimistes jusqu'à Paracelse (1493-1541) qui a sublimé ces pratiques et révolutionné "l'une et l'autre médecine".
    Je suis persuadé qu'une petite formation à cet art de guérir alchimique serait très profitable à nombre de nos liquoristes actuels qui pourraient améliorer leur sensibilité pour la fabrication de leurs spiritueux, et ce n'est pas François Rabelais qui me contredira…

    Je pense même qu'il serait salvateur pour la tradition des alcools de bouches amateurs ou artisanaux que nos bouteilles retrouvent leur esprit, leur âme et ne servent plus seulement à faire oublier les vicissitudes de l'existence dans la biture comme c'est le cas la plupart du temps aujourd'hui.

    La dive bouteille
    Je vous parlerai bientôt de la médecine spagyrique classique, que je pratique dans le cadre de mon activité de distillateur-liquoriste. Je veux juste conclure aujourd'hui en vous présentant deux de mes productions spiritueuses (fabriquées sous la règlementation classique régissant les spiritueux) que je commercialise dans le cadre de ma distillerie Edelweiss Distillerie dans le Valais (Suisse) aux côtés de mes absinthes et autres esprits plus classiques qui égaient les soirées du bistrot de mon village.
    Ils s'agit d'un élixir de Rose fait à partir d'une dilution d'une pierre de rose (Rosa Gallica) dans de l'alcool de rose et de l'eau de rose (que j'ai tout fait moi-même bien-sûr), et d'un petit mélange de plantes sauvages fermentés puis diluées dans un esprit-de-vin distillé au soleil.
    Est-ce que ce sont des spiritueux ? Oui, bien sûr, dans la mesure où mon travail de liquoriste est tout aussi important que ma sensibilité d'alchimiste pour leur mise au point. Et puis en fait, peut-être non dans le sens habituel du terme, vu qu'il n'est pas question d'en boire des verres, mais plutôt quelques gouttes…

     

    Flacons ssrosa et salutaire petit
    La préparation à base de rose s'apelle SelSol Rosa (à gauche). SelSol renvoie au procédé de fabrication qui est une préparation spagyrique à base de Rosa Gallica diluée dans de l'eau de rose et de l'alcool de rose. C'est un spiritueux au sens légal du terme qui satisfait aux usages de la profession, mais il semble que l'utilisation puisse se raprocher des produits de bien-être (mais c'est déjà le cas pour l'alcool de consommation courante n'est-ce pas ?) et l'ingestion de quelques gouttes semblent aider à la libération des dépendances telle que le tabac, ou les dépendances affectives (deuil, séparation…). Une prise de quelques gouttes est en général suffisante.
    Comme tous les spiritueux, cet élixir est déconseillé aux femmes enceintes (même quelques gouttes).
    Comme l'Orangina, il faut secouer le flacon avant usage.
    5ml. Alcool : 20 % vol.

    Le Salutaire (à droite), est une préparation de plantes sauvages telles que Plantain, Chardon Marie, Bourrache &… fermentés sous diverses formes, puis dilués dans un esprit-de-vin bio et nature. De même que SelSol Rosa, c'est une préparation conforme aux usages de la profession de distillateur-liquoriste, et il semble que son utilisation (quelques gouttes une à trois fois par jour pendant un à trois jour au besoin) aide à combattre les virus à cycles courts tels que la grippe, la gastro, certaines otites &c… Il semble qu'il ait aussi une action positive dans la régulation du système glandulaire-hormonal et aide particulièrement au bon fonctionnement de la thyroïde et à combattre le syndrome de Hashimoto. Dans ces cas, quelques gouttes sur la langues une fois par semaine semble suffisant.
    Comme tous les spiritueux, cet élixir est déconseillé aux femmes enceintes (même quelques gouttes).
    Comme l'Orangina, il faut secouer le flacon avant usage.
    5ml. Alcool : 20 % vol.

    Vous excuserez le ton prudent que j'emploie pour rapporter les effets rapportés de ces deux préparations, mais je suis bouilleur ambulant et non médecin ou pharmacien et chacun son job, le mien, c'est de fabriquer mes petites dives bouteilles et le leur, c'est d'en causer mieux que moi et d'en prescrire.

    Ce qui ne m'empêche pas d'en vendre : ils coûtent 17 CHF en Suisse ou 15 € en Europe, les frais de ports (1 ou 2 flacons) sont de 1 CHF pour la Suisse et 5 € pour l'Europe.
    Règlement par Paypal, virement, ou chèque. Commandes par mail à matthieu@edelweiss-distillerie.ch