Homéopathie et Alchimie
Homéopathie et alchimie
Je développe un peu la théorie et la pratique de l'homéopathie dans mon livre L'ALAMBIC (au chapitre "l'Esprit Devin", pp 206 à 211). Cette médecine maintenant traditionnelle (2 siècles de pratique) est pour moi un outil important dans le travail alchimique.
Tout d'abord, rappelons que Samuel Hahnemann, l'inventeur de cette médecine était un médecin allemand à une époque où Paracelse était incontournable dans cette profession et, même s'il ne le cite pas directement, plusieurs des principes qu'il énonce, comme le fameux Les semblables guérissent les semblables, sont nettement paracelsiens (principe qui est énoncé dans son Liber Paramirum). Ensuite, les alchimistes de toutes les époques n'ont pas hésité à emprunter au reste de la science les techniques qui ont facilité leur travail (même si ils ont plus souvent inventé eux-même des techniques qui ont servi au monde non-alchimique comme la porcelaine, la peinture à l'huile, la distillation &c…) et la technique homéopathique en est un exemple, chez moi en tout cas.
J'ai souvent parlé de cette technique sur des forums spécialisés et j'ai été vraiment surpris de constater le total désintérêt pour ce sujet qui a pourtant de nombreuses similitudes avec l'Art d'Hermès. De même, le CDRom d'un enseignant très connu dans le milieu consacre un chapitre entier de son cours à dénigrer cette technique… En fait, je pensais qu'il n'y avait que la Faculté et les représentants des lobbies pharmaceutiques allopathiques pour être aussi fermés sur le sujet. J'espère que mon modeste travail contribuera à faire découvrir l'intérêt de la préparation homéopathique dans le travail alchimique.
Mais pourquoi est-ce que je porte un tel intérêt pour la technique homéopathique ?
Et bien tout d'abord, on dit de la pierre philosophale (qui est aussi appelée médecine universelle) qu'elle se multiplie en quantité et en qualité. Ça, c'est le premier indice qui fait penser que les deux sciences ont quelque chose à partager. Ensuite, la technique de dynamisation homéopathique permet de transformer une matière en énergie (les dilutions supérieures à la 9° centésimale ne comportent plus de matière d'origine décelable) : c'est aussi un signe, sinon une preuve de la communauté d'esprit avec l'alchimie. De plus, cette technique utilise des solvants (solve est une opération classique en alchimie) connus des alchimistes : l'alcool et le sucre (le sucre, rappelons le, est l'une des matières premières qui se transforme en alcool) qui sont des matières issues de la photosynthèse opérée par les plantes à partir de l'énergie solaire.
Enfin, c'est là que vient l'intérêt pour nous, les produits alchimiques qui sont censés être des médecines sont en fait très souvent extrêmement toxiques (sels très alcalins ou contenant des matières minérales toxiques, teintures acides…) or la technique de dilution homéopathique va permettre la dulcification des matières (terme emprunté à La Nature Dévoilée, qui consacre un chapitre court mais très important à cette opération). Cette dulcification est nécessaire pour aborder progressivement le processus de régénération (par absoption) qui récompense le travail alchimique, processus qui ne se fait pas du jour au lendemain et qui demande un certain courage.
Voyons maintenant les principes de la pratique homéopathique
La dynamisation homéopathique comprend deux opérations : la dilution de la matière première dans un solvant, et la succussion, qui est le fait de secouer la dilution. Ces opérations sont remplacées par la trituration dans le cas de matières premières solides.
En pratique, si l'on veut dynamiser une matière soluble ou liquide, on verse une goutte de cette matière dans un tube contenant cent gouttes de solvant ; on secoue vigoureusement 100 fois le tube pour obtenir une dynamisation à la 1° centésimale.
Un renouvellement de cette opération nous donnera la 2° centésimale &c…
À ce stade, on distingue deux techniques : la dilution Hahnemannienne qui dilue chaque centésimale dans un flacon différent (ce qui peut faire beaucoup de flacons) ; et la dilution Korsakowienne qui utilise le même flacon depuis le stade de la teinture jusqu'à la dilution recherchée en fin (dans ce cas, il suffit de vider dans l'herbe le flacon après succussion pour le remplir -encore humide- de 100 gouttes de solvant pour secouer à nouveau). Les premières sont nommées CH (centésimales Hahnemanniennes), les secondes K (Korsakowiennes).
Il est possible de diluer au 10° au lieu du 100°, on obtiendra alors des DH (pour décimales), ou des DK.
Il est d'usage pour ce genre d'opération d'utiliser des flacons (ou tubes) neufs, étant donnée la sensibilité du produit, de même que l'on ne touche pas les granules avec les mains avant absorption.
Pour la trituration, qui est une méthode relativement peu utilisée mais qui reste très intéressante, le principe est de dynamiser en triturant (broyant, frottant…) pendant un temps très long (1 heure) en actionnant la tige (le pilon) toujours dans le même sens, de la même manière que l'on révèle la force magnétique d'une tige de fer en la frottant toujours dans le même sens avec une autre tige de fer (c'est une analogie de Hahnemann). Le "solvant" dans ce cas là est traditionnellement le sucre de lait (lactose).
Les granules.
La tradition veut que l'on transfère l'énergie de la dilution dans des petites granules de lactose (sucre de lait), ou une autre forme de sucre. Je pratique la plupart du temps cette dernière préparation pour deux raisons : les granules sont très faciles à employer, et avec la même quantité de matière on dispose de beaucoup plus de granules prêtes à l'emploi.
Voici le procédé que j'utilise pour cette dernière opération :
J'achète un, ou plusieurs selon mes besoins, tube de Saccharum Lactis 1DH, ou 2 DH le cas échéant. Ce sont des dilutions neutres. Les granules sont versées sur un papier genre sopalin disposé sur un bol réservé à cet effet. Je verse sur les granules quelques gouttes de ma dilution, il faut alors secouer un peu pour bien les imbiber toutes. Il ne reste plus qu'à laisser sécher pour ensuite les remettre dans leur tube (sans les toucher).
Petit détail : je pratique le séchage au soleil.
Voyez dans mon livre L'ALAMBIC et dans l'article "une préparation homéopathique maison" sur le blog de ce site le procédé détaillé et illustré de ces préparations.
L'utilisation de cette technique en alchimie :
"Mange ce livre, il sera doux comme du miel dans ta bouche et amer à tes entrailles" (citation approximative et de mémoire du livre d'Ézechiel)
Ceux qui auront réalisé un mercure animé sous la forme d'un sel calciné au soleil ou toute autre préparation alchimique attirante mais souvent inquiétante pourront rester quelque peu perplexes sur les moyens de son absorption tant ces produits peuvent être caustiques… La dilution homéopathique apportera alors deux solutions : d'abord, la dilution sera rendue comestible (si la matière première est d'origine fortement toxique, n'hésitez pas à diluer jusqu'à la 9° centésimale) ensuite, vous pourrez alors en expérimenter les effets progressivement.
Comment déguster ses dilutions ?
Le principe de base est que la dilution transforme progressivement la matière première en révélant son énergie. Cette énergie peut prendre des sens différents selon son degré : par exemple, une dilution au 3° CH peut agir sur l'équilibre physiologique du patient (virus…) alors que la 9° CH peut agir sur le fonctionnement hormonal, le 30° CH touchant des sphères vitales profondes, pénétrant jusqu'à la substantifique moëlle…
Il est important de savoir que l'on peut expérimenter des produits homéopathiques sans gros risques : les effets peuvent être désagréables mais ne sont pas durables ni vraiment dangereux si le sujet/cobaye n'a pas de contre-indication particulière (je rappelle toutefois qu'il est traditionnellement recommandé de ne pas administrer la pierre philosophale même sous forme homéopathique à une femme enceinte au risque de la voir avorter, c'est une attention à reporter sur toute forme de greffe ou corps étranger au risque de le voir expulsé). Il faut toutefois apprendre à tester ces préparations et redoubler de prudence dans le cas où l'on fait ces tests sur des amis qui doivent toujours être prévenus de l'expérience (même dans le cas de tests à l'aveugle).
Les effets sont parfois clairement exprimés, parfois c'est l'effet opposé qui se manifeste (exemple : une préparation peut disposer à la dépression lors de test fait dans un état normal alors qu'elle la soignerait si besoin était, ou au contraire donner un moral exceptionnel même lors de tests).
Il est de règle générale de commencer les essais avec les basses dilutions, en augmentant par degré, en prenant le temps nécessaire à la "digestion" du produit (quelques jours pour une 3° dilution, quelques semaines pour une 9°, plus d'un mois pour une 30°). La prise unique (une à trois granules, ou gouttes) est d'usage pour les tests : la prise répétée doit être considérée très différemment et avec beaucoup plus de prudence, et jamais sur un sujet extérieur au travail (d'une manière générale, il faut toujours essayer patiemment sur soi avant de donner ses produits).
J'ai appris l'essentiel de mes connaissances pratiques et théoriques en la matière dans la bible de l'homéopathie : la "Doctrine homœopathique ou Organon de l'art de guérir" de Hahnemann, 1810. que je ne peux que recommander à tous les alchimistes et tous les paracelsiens en général.
J'espère pouvoir bientôt mettre en ligne un certain nombre de compte-rendus d'expérimentations dans le domaine de l'application alchimique de l'homéopathie, en attendant, j'attends vos commentaires pour les ajouter à cet article…
http://www.devenir-distillateur.com/rubrique,alchimie,813927.html
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021