Sarreyer
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Création de la Distillerie Coopérative, invitation à l'assemblée le 30 janvier
- Le 22/01/2021
- Dans Annonces, livres, stages…
Convocation à l'Assemblée Constitutive de la
Distillerie Coopérative de Bagne
(ex.Edelweiss Distillerie Coopérative)
Le 30 Janvier par ZOOMÇa y est ! on créé la coopérative ! On va bientôt travailler ensemble, se retrouver, distiller ensemble, créer et inventer de nouvelles façon de coopérer tous ensemble !
Pendant que nos chefs essaient de nous séparer, de nous isoler, de nous soumettre à leur domination, et bien voilà qu'un petit espace de vivre-ensemble, une ile utopique est crée dans laquelle nous pourrons bientôt pratiquer ensemble nos passions autour des plantes et de la distillation !Vous êtes curieux ? intéressé ? déjà fan ? Ouvrez le dossier ci-joint et rêvez ! et surtout inscrivez-vous !
Vous êtes intéressé pour participer à la création ? écrivez à info@edelweiss-distillerie.ch avec pour objet "inscription à l'assemblée". Nous vous enverrons les codes zoom pour participer à la réunion.
Vous êtes intéressé par le projet ? Curieux et désireux d'être tenu au courant ? Ecrivez à info@edelweiss-distillerie.ch avec pour objet "intéressé par le projet". Nous vous enverrons les nouvelles, la newsletter &c…
Vous pensez que vous êtes trop éloigné ? ou déjà surbooké ? Pas de soucis. Puisse cette annonce vous encourager à garder confiance et courage dans la capacité des hommes à créer des lieux de liens sociaux, des ilots de libertés ou l'on peut s'exprimer et refaire le monde. C'est très facile ! Surtout si vous êtes distillateur !Au plaisir de se retrouver autour de l'alambic !
Matthieu
distillerie-coope-rative-de-bagnes-18.01.2021-re-vise-le-ger-.pdf (3.98 Mo)
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Vive la coopération !
- Le 13/01/2021
- Dans Dépêches à la ligne
Distillerie Coopérative
Bonjour à tous !
Bonne année à vous, bien sûr, malgré le chaos généralisé contre lequel on ne sait que faire sinon se détendre les neurones en écoutant les chants des oiseaux et le filet de la goutte qui coule immuablement de l’alambic… Notre vieil ami l’alambic…
En cette saison d’hiver, quelques centaines de syndicats de villages français ou suisses font chauffer les marmites, et quelques milliers de bouilleurs de crus se rencontrent encore autour d’un verre du meilleur esprit : le nôtre…Notre distillerie vient d’obtenir le droit de distiller à façon (en Suisse, il faut une autorisation spéciale) pour les bouilleurs de crus, et ils sont nombreux à attendre leur tour, quitte à transporter leurs bidons de fruits dans une brouette sur les 500 m. du chemin enneigé qui nous isole des voies fréquentées. Une fois arrivés au chalet, nous sommes ensembles, les pieds dans la boue, devant l’alambic au cuivre rutilant et du tas de bois de chauffe, loin de l’absurdité du monde.
La goutte rassemble, et s’assembler est sans doute notre besoin, notre plaisir, le plus précieux…Passons au plat principal, le sujet annoncé dans le titre : la coopérative.
Ce projet arrive à maturité. On fignôle le dossier, les présentations et les statuts pour annoncer l’Assemblée Constitutive qui se tiendra au four banal de Sarreyer le 30 Janvier 2021.
On est une petite équipe composée d’amateurs et de professionnels qui avons pris conscience de la nécessité et du plaisir à faire des choses ensemble. Ce projet permettra vraiment d’accéder à la distillation des alcools ou des plantes (huiles essentielles), et aux labos cosmétiques et spagyrie en amateur ou en professionnel. C’est juste merveilleux que de créer ensemble un microcosme joyeux et utile (quoi de plus utile que de distiller dans cette société malade ?).Vous pourrez nous rejoindre !
Il y a deux façons pour participer à ce projet : d’une façon très pratique en devenant coopérateur (accès autonome à la distillerie) ou, avec moins d’implication en devenant membre de l’Association Distillerie Coopérative de Bagne qui sera crée en même temps.
La Société Coopérative sera propriétaire des locaux et du matériel, l’Association sera membre de la Soc. Coop.
Dans les deux cas, que vous soyez géographiquement loin ou proche de notre Arche de Noé (le vieux Noé, premier homme à avoir découvert l’ivresse, a sauvé le monde de la flotte… Quand-même !), nous veillerons à nous retrouver autour de nos alambics et de nos cornues à l’occasion des rencontres festives ou laborieuses à Sarreyer (Val de Bagnes, Valais).
La distillerie et les autres associations locales de Sarreyer (association des paysans et artisans de Sarreyer (http://sarreyer.com/) ou le célebrissime Café du Montfort (bistrot collectif de montagne -actuellement fermé- : https://www.verbier.ch/hiver/offres/cafe-du-mont-fort-sarreyer-fr-hiver-2923563/ ) forment une communauté forte. Notre vie, parfois difficile en montagne, est très forte de liens sociaux. L’entraide agricole traditionnelle dans ses régions reculées est très vivante. Quoi de plus naturel qu’une distillerie coopérative ?Dans ma vie de distillateur, ce projet est la continuation de plusieurs projets pour redonner à ce vieux métier ses lettres de noblesses et rapprocher les distillateurs. La publication de l’Alambic en 2010 qui a vulgarisé cette activité et à permis à des milliers de gens de réaliser que ce n’était pas un vieux métier, mais au contraire une activité qui restait vivante et toujours essentielle, et qu’il restait possible à chacun de distiller légalement. L’enseignement de la distillation ensuite, débutée en 2011 avec le Syndicat des Simples qui a initié un rapprochement entre les distillateurs d’eau-de-vie et les distillateurs de plantes aromatiques, puis bientôt l’animation du site que vous visitez (profitez-en pour me « payer un café », ce sera très bien venu en ce moment ! Merci !) avec plusieurs centaines de visiteurs quotidiens, et enfin la création du Syndicat des distillateurs Indépendants (tellement indépendants que ce syndicat fonctionne autour d’un noyau autonome : je n’y suis plus qu’un simple participant) en 2018… Tout cela continue avec cette Coopérative de Distillation pour les amateurs et les pros…
Si le projet vous tente, n’hésitez pas à m’envoyer un mail ( matthieu.distillation[at] prontonmail.ch ) que je puisse vous envoyer les invitations et formulaires d’inscriptions !
Que vous soyez loin ou proche physiquement, nous ne manquerons pas de collaborer, de se retrouver ici ou en France dans le cadre de ce projet qui apparait d’autant plus nécessaire que notre époque est un peu maussade…Plus d'infos sur la coopérative ici : https://edelweiss-distillerie.ch/pages/le-projet-cooperative
Autour des l’alambics, retrouvons-nous !
Pour notre meilleure Santé !Avec mes plus spiritueuses salutations
Matthieu
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Préparer son absinthe
- Le 04/03/2020
- Dans Distillerie de Bagnes/Edelweiss Distillerie
Hier soir, nous fêtions je ne sais plus quoi, et comme il est l’usage, le champagne était au cœur du rituel. Et comme il est de mon usage dans ces cas là, je n’ai pas résisté à aromatiser mes bulles de l’esprit vivian : une petite dose de Chandelle Verte au fond de la flute. J’ai pris goût, grands dieux ! à ces cocktails modernes et il est peut-être temps de faire le point sur les bonnes et les mauvaises façons de boire mon alcool préféré : l’Absinthe.
Les bonnes et les mauvaises façons de préparer sa Verte ou sa Bleue…
Alors, on va partir du fait que l’Absinthe, le spiritueux, ne naît pas du jour au lendemain dans le laboratoire d’un savant fou du Val de Travers ou d’ailleurs, mais qu’elle est le fruit d’une longue tradition de préparations d’élixirs-spiritueux de plantes qui ont pour mission de soutenir le moral et réparer le corps. Ce sont des alcools fait pour le corps autant que pour l’esprit. L’Absinthe - Artemisia Absinthium - étant une plante médicinale majeure, elle est présente dans de très nombreuses recettes depuis les temps (et les régions) les plus reculés.
Avant que n’apparaisse l’apéritif que l’on désigne sous le nom d’Absinthe ou Fée Verte qui se développera en Suisse et en France au XIX° siècle, il était l’usage de faire des alcools forts que l’on buvaient allongés d’eau. C’est l’origine de la première version de cette préparation, assez primitive, que l’on rencontre encore dans les régions les plus traditionalistes comme le Jura par exemple et un peu partout depuis le développement du pastis et de l’Olympique Marseille (qui n’est pas un spiritueux).
C’est ainsi que les jurassiens boivent encore leur Bleue : la liqueur blanche est allongée d’eau dans un grand vert, l’anis contenu révèle son caractère louche et l’affaire est réglée.
C’est la version 1 du rituel de l’absinthe.
La Belle Époque parisienne doit son nom à un mélange détonnant entre une culture artistique merveilleuse qui apparait dans un contexte social abominable. C’est ainsi que l’alcoolisme se développe et contribuera à la perte de notre muse apéritive, et c’est en même temps sous son influence qu’accoucheront les plus belles œuvres artistiques qui chanteront les louanges d’Artemis, la vierge farouche et redoutable, la féminité nécessaire aux artistes et aux ouvriers de la nouvelle société sans âme (au tournant du XX° siècle, pas la société sans âme du tournant du XXI° siècle laquelle rappellera la Fée à son secours en 2005).
Cette magnifique société est festive et l’exposition universelle de Paris en 1889 verra l’érection de la tour Eiffel et probablement l’invention de la cuillère percée (en forme de tour Eiffel), qui deviendra rapidement l’accessoire emblématique du rituel de l’absinthe.
Il est dorénavant officiel que la Fée Verte se prépare avec cette « pelle » qui soutient le sucre qui se trouve alors au-dessus de la liqueur. Il reste à la « fontaine à Absinthe » le soin de faire couler les gouttelettes d’eau fraiche sur le sucre pour que le sirop vienne adoucir l’amertume de l’apéritif. Ce rituel d’esthètes semble avoir été élaboré pour des raisons de marketing dans le but de faire boire ces dames des bistrots parisiens pour la parité dans l’ivresse…
Cette version 2 du rituel de l’Absinthe est indéniablement la plus répandue. C’est la façon officielle de bien préparer une absinthe quand on a de l’éducation et que son amertume demande un sucrage, ce qui n’est pas toujours nécessaire avec les modernes et doucereux pastis à l’absinthe du commerce courant actuel.
Cette belle époque et sa bohème pouilleuse aux loques pleines de taches de peinture à l’huile ou d’encres indélébiles laisseront à la Fée Verte la réputation de Muse des Artistes. A-t’il jamais existé une telle entente entre cette bohème inspirée de ces poètes et peintres miséreux et un alcool ? un esprit ? L’union a été parfaite. C’était Héloïse et Abelard, c’était Viviane et Merlin, ou Salomon (dans le rôle de la verte) et la Sulamite (dans le rôle des Rimbauds)…
Les poètes de la belle époque ont bel et bien disparus avec Elle, c’est un fait, et la poésie trouvera quand-même d’autres esprits consolateurs pour survivre.
Mais la disparition de la Fée Verte laissera une petite amertume que l’on n’oubliera pas. Ainsi, dans les années 60’, à la suite des Burroughs et des Kerouac, les poètes maudits d’outre-atlantique retourneront en Bohème chercher l’esprit de Montparnasse (la géographie n’est pas une science exacte en Amérique…) et, dans un tchèque approximatif, les poètes ricains tenteront de retrouver l’absinthe dans les zincs praguois… « Pas de problèmes » répondent les tôliers tchèques, « Revenez demain ! ». C’est ainsi que la Fée Verte est revenue dans les bars et est devenue la nouvelle héroïne des clochards célestes aux pays de l’étoile rouge. C’est d’ailleurs la blanche, la vraie blanche, l’héroïne, de ces petits-enfants américains de Rimbaud qui inspirera un nouveau rituel à la Verte de l’ancien monde : l’Absinthe flambée.
Vous n’avez jamais préparé d’héroïne ? pas grave, ce n’est pas nécessaire. Ici, c’est l’Absinthe qu’il faut verser sur le sucre (qui est encore posé sur sa cuiller percée), enflammer ce sucre dégoulinant. C’est bientôt le verre tout entier qui sera enflammé, et puis lorsque le sucre commencera à caraméliser. Il reste à éteindre l’incendie avec de l’eau fraiche. Le procédé est spectaculaire et le résultat intéressant pour le goût caramélisé caractéristique… La motivation qui a animé l’invention de ce nouveau procédé possède une certaine noblesse (plus que le but mercantile et publicitaire qui est à l’origine du rituel de 1889 en tous cas, on doit le reconnaitre…) et ce rituel barbare qui évoque plus le cirque américano-romain que la fontaine de Barenton à Brocéliande (le site de Viviane) mérite toute notre attention. Je vous invite à l’essayer si vous ne l’avez déjà fait.
C’est la version 3 du rite de l’Absinthe.
Ps. Lisez Dale Pendell, le poète des plantes psychotropes et inventeur de recettes d’Absinthes de cette époque en sirotant votre Fairy.
Comment choisir ?
Votre accent jurassien ou marseillais trahit votre goût pour une tradition simple, sans fioritures : c’est la version 1 qui vous laissera siroter tranquillement votre anisée haute en couleur.
Vous avez besoin de temps pour faire les choses, pour les laisser apparaitre dans votre Jacqueline : optez pour une préparation longue sous la Fontaine. Version 2.
Vous voulez attirer l’attention dans un bistrot et vous ne craignez pas d’être expulsé manu-militari comme un pyromane irresponsable : Osez la version 3 du rituel sans hésiter !
En fait, les rituels sont multiples, mais les absinthes aussi… entre les Bleues du Val de Travers qui sont hérités du breuvage du XVIII°/XIX° siècle, pas assez amères pour avoir besoin de sucre et que l’on boit donc simplement allongées d’eau comme un vulgaire Ricard (rituel 1) ; entre la Vertu amère de l’Absinthe Belle Époque parisienne qui demande d’être adoucie d’un sirop pour révéler toute sa profondeur aromatique (rituel 2) ; ou encore la brutalité du monde moderne qui s’exprime dans les Absinthes ayant souffert de la prohibition, Absinthes brutes aux arômes simples et fumés et excessivement anisées en provenances des moonshiners de la Nouvelle Orléans ou des industries d’Europe centrale ou d’Espagne, Absinthes élevées au Jazz bien sûr (rituel 3), chaque absinthe a son rituel… Vous avez le choix…
Voici les bonnes façons de préparer l’Absinthe (1 & 2), et la mauvaise (3). Voici la tradition.
Alors les buveurs d’absinthes sont devenus traditionalistes ? Le traditionaliste n’apparait pas avec la tradition mais il la créé quand il n’a plus d’autres idées, quand il n’a plus rien d’autre à faire… Tant que la créativité vit, la tradition attends son heure. Quand l’époque n’est plus créative, elle peut devenir traditionaliste. C’est peut-être un peu le cas pour l’Absinthe qui vit une renaissance timide.
Nous chercherons plus tard les raisons qui font que l’Absinthe n’est apparemment plus la Muse des artistes et des créateurs, pour l’heure je voudrais juste rappeler qu’il existe mille façons de préparer son Absinthe. Le rituel est important en ce qu’il permet de relier la boisson avec un élément de sa vie. Il permet de transformer un alcool en un esprit. À chaque alcool son esprit, et son rituel…
Hier soir donc, je buvais mon Absinthe-champagne (une Chandelle Verte très amère) comme Alfred de Musset buvait son Absinthe-cognac… À l’arrivée des premières neiges, je règle ma Verte à la neige saupoudrée de sucre en poudre, ça fait penser à une pâtisserie !
Il existe aussi des gourmets qui ont une science très précise du louche (action de préparer son absinthe pour la faire loucher, c’est-à-dire troubler) tel mon ami René Wanner (Distillerie Absintissimo à Genève et dans le Val-de-Travers) dont j’admire particulièrement la « 68…Harde » qu’il prépare ainsi : en apéritif : 1 dose d’Absinthe pour 2 à 3 parts d’eau (comme notre propre « Étoile d’Argent »), mais en digestif il faut : « Faire tomber quelques gouttes d’eau dans un verre d’absinthe » (il faut voir René préparer sa Bleue et vous comprendrez ce que le mot rituel veut dire !).
Pour finir, le chemin de l'Absinthe, le vrai, qui mène à notre distillerie de Sarreyer en Valais…
Matthieu Frécon, Edelweiss Distillerie, Sarreyer. Mars 2020
Sources : Benoit Noel, René Wanner, Dale Pendell…
Photos, de haut en bas : Van Gogh, Absinthe Champagne (MF), La discrète du Val de Travers (Marc Thuillier), Une partie de pêche (circa 1900), Absinthe Flambée (MF), Quel rituel pour celle-ci ? Awen Nature, Les Chandelles Vertes (Benoît Noël/MF), René Wanner, Le chemin de la Tuaille, qui mène à notre distillerie… (MF).https://edelweiss-distillerie.ch/
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Les premières gouttes à Edelweiss Distillerie…
- Le 09/03/2018
- Dans Distillerie de Bagnes/Edelweiss Distillerie
Les premières gouttes de notre nouvelle distillerie !
J’ai fondé Edelweiss Distillerie avec Florence Thieblot il y a 1 an lors de notre installation à Sarreyer (Valais). Nous avions pris contact avec la Régie Fédérale des Alcools (RFA) à Berne en Juillet 2017. Enfin, en Février 2018, nous avions toutes les autorisations pour démarrer.
Le délais pour notre installation a été assez long du fait que la RFA a été entre temps reprise par la douane, qui est une organisation internationale qui gère la production d’alcool dans la plupart des pays. Ce remplacement a été suscité pour des raisons d’économies, et il est probable que la douane réussisse ses promesses au moins au début de son administration puisque les bureaux de Bernes ont été vendus, l’alambic mobile de la RFA mis a disposition aux bouilleurs de cru aussi, et le budget formations des bouilleurs supprimé (rappelons que le livre de référence en matière de distillation moderne des fruits, par mm. Tanner et Brunner fut soutenu par la RFA, ainsi que les cours de distillations &c…).
Mais ne soyons pas trop pessimistes : le logiciel qui gère les déclarations de distillation, les transports d’alcools &c… et qui remplace les déclarations papiers élaboré par la douane fonctionne, et c’est une exception en Europe (pourvu que ça dure !).Mais bref… Aujourd’hui, nous distillons les mirabelles de l’été dernier. Demain je ferai les repasses, puis quelques marcs, un peu de miel fermenté (pour la teinture de propolis), les macérations de gin, et enfin les pommes/génépi et pommes/verveine.
Il faudra alors attendre que les dernières neiges finissent de fondre pour pouvoir accéder au chalet autrement qu’en raquettes pour amener les barriques d’alcools que l’on a distillées au printemps dernier à Autignac, mon ancienne distillerie de l’Hérault aujourd’hui tenue par l’Atelier du Bouilleur (distillations de vins bio & natures pour faire notre absinthe).Aujourd’hui, c’est un alambic à Bain-Marie de 100 litres qui tourne. C'est notre alcoollègue Etienne Jacques (Distillerie La Gouttière) qui nous l'a trouvé. Dès que le chemin sera accessible en voiture, nous amènerons notre 100 litres à feu nu, plus un petit appareil à essais, spécial spagyrie. Et puis ce sera assez pour cette année, et de toute façon, nous n’avons pas assez de bois pour travailler plus…
Quand-même, distiller au feu de bois en plein air et en face des montagnes enneigées du Valais, c’est un job assez agréable…L’hiver est traditionnellement la saison du distillateur et c’est la plus tranquille pour nous. Avec l’arrivée du printemps, les cultures, les préparations de cosmétiques et produits de soins vont nous occuper. L’été enfin, est la saison de l’alchimiste solaire et j’y suis occupé avec les distillations et cuissons solaire pour mes pierres de vin, de miel, et autres préparations spagyriques. À l’automne, il faudra se dépêcher d’amener au chalet les matières premières, le bois &c… avant les premières neiges qui interdiront l’accès… Les douaniers n’oublieront pas leurs skis pour venir nous rendre visite (c’est déjà arrivé, ça aide à mettre une bonne ambiance !) et les villageois viendront chercher leurs bouteilles en raquettes…
Hum… Je me découvre un style quelque peu champêtre ce premier jour près de l’alambic…
PS. Je réalise que je retrouve ici, avec ce simple alambic de 100 chauffé au bois et installé en plein air les sensations que j’avais à mes tout débuts en 1998 à Jaugey (Côte d’Or). C’était une installation centenaire, les bouilleurs l’étaient aussi probablement… Le travail était assez dur mais pleins de sensations puissantes et douces : odeurs, sons, mouvements… Pas de bruits de moteurs, pas d’odeurs industrielles, juste des poules, des vaches, et des paysans dans la neige…
J’ai perdu ces sensations plutôt féériques lorsque je me suis installé dans l’Hérault. J’ai du augmenter le parc d’alambics, j’ai du remplacer le bois par le gaz, mes clients parlaient produits, rendements, marché… Les douanes, heu… j’arrête là…
Matthieu