RFA

  • Edelweiss Distillerie (Suisse)

    Distiller au pays de l'Etoile d'Argent
                                                                                       Edelweiss distillerie logo

    Et bien voila, cette semaine je vais chercher un nouvel alambic pour une nouvelle distillerie…
    Mes amis savent que j'ai arrêté la distillation des spiritueux en 2014 pour refiler la patate chaude à mes amis Quentin Le Cléac'h et Martial Berthaud qui ont fondé l'Atelier du Bouilleur à Autignac, et bientôt une autre structure dans la région dont je vous donnerai des nouvelles dès que Quentin avance sur son projet.

    Pour éviter le blues du bouilleur, j'avais quand-même gardé un petit alambic de 50 litres pour distiller mes roses (j'ai donc changé de statut : je ne suis plus distillateur de spiritueux, distillateur de PPAM -Plantes à Parfums, Aromatiques et Médicinales- seulement, ce qui est beaucoup plus léger au niveau administratif)… Deroy 50 litres
    Petite parenthèse, j'avais acheté cet alambic à un syndicat de bouilleurs de cru d'un hameau de Moselle. ((photo simplex Deroy 1898))  Avec ce Simplex Deroy de 50 litres à feu nu et à repasse, tous les bouilleurs du coin venaient distiller leurs mirabelles (petite marmite, pour une production… au moins importante).

    Et puis durant l'été 2016, j'ai traversé les Alpes pour m'installer avec  Florence Thiéblot dans le rôle de la Fée Verte au pays de l'Absinthe (oui, oui, je sais, mais je reviendrai sur ce sujet controversé…) et de l'Étoile d'Argent pour fonder la distillerie Edelweiss (Edelweiss Distillerie SARL).
    Rose, Absinthe, Edelweiss… 3 belles plantes…

    La Suisse est le pays qui a vu naitre Paracelse, et les médecines naturelles issues de l'alchimie et de la spagyrie (la spagyrie est une médecine crée par Paracelse au XVI° siècle) et les Helvètes sont plus familiers que les français avec les vertus des plantes, et avec les médecines naturelles et l'auto-médication. Je vais donc pouvoir réunir mes deux passions que sont la distillation des spiritueux et la fabrication d'élixirs alchimiques et je compte bien distiller des élixirs qui, à l'instar des moines du Moyen-Âge, serviront à se faire plaisir entre amis tout en entretenant sa santé.
    Ainsi, nous allons tenter de produire des spiritueux, des élixirs spagyriques (mais très bons à boire !), et aussi, des cosmétiques et autres préparations de la ferme.

    Distillation des alcools :
    La distillerie, et presque tout le Valais, est entourée d'Absinthe valaisanne (Arthemisia Vallesiaca) sauvage. Il s'agit d'une sous-espèce locale de Grande Absinthe (Arthemisia Absinthium) aux arômes extraordinaires et qui est à l'Arthemisia Absinthium ce que cette dernière est à la laitue (dont le distillat, d'après Dorvaux, ne manque pas de vertus médicinales, reconnaissons-le…).
    Programme Fée Verte du Valais en cours donc, des vertes, des bleues, et des blanches à la suisse… Je vous en reparlerai.
    On fera aussi d'autres eaux-de-vie, de vins, de fruits, des macérations à-la-valaisanne (les bouilleurs suisses ont leurs petits trucs que je découvre petit-à-petit), de la gentiane, du génépi…
    On fera aussi de la prestation de service pour les bouilleurs familiaux &c… (contactez-nous !)
    On commence les distillations avec un vigneron Bio Déméter du Valais courant Juillet.

    Et la loi…
    Quelle est la différence entre les législations française et suisse ?
    La législation en Suisse est plus stricte qu'en France, les droits d'accises y sont plus élevés, les mesures (et les horaires… non, je plaisante !) sont quelques peu plus précises &c…
    Il y a quand-même une chose positive dans ce pays sans président, c'est que quand vous téléphonez à l'administration, votre interlocuteur décroche, et quand vous lui posez une question, il y répond, ou s'efforce d'y répondre…
    C'est là toute la différence qui fait que distiller (ou faire n'importe quoi d'autre) devient possible et agréable ici alors que la même situation en France tourne rapidement au cauchemar…
    Je reviendrai sur cette question épineuse de l'administration française, ou européenne maintenant, en matière de distillation artisanale…

    Les élixirs
                          
    Labo de vacances d e te Cuisson solaire de lies de vin
    Avec l'été, en dehors des cueillettes et récoltes, c'est le moment de distiller et de calciner avec le soleil. Je prépare les élixirs solaires de vin et de miel, et les pierres d'absinthe, de vin, et de roses.
    Ces élixirs seront commercialisés dans le cadre de la règlement des spiritueux, ainsi qu'il est possible en Suisse (comme les élixirs floraux de Bach).

    Les cosmétiques
    En Suisse, il est assez facile d'avoir un laboratoire pour fabriquer artisanalement des cosmétiques, des huiles de plantes, des savons, des crèmes et baumes… Une petite influence de la philosophie et des techniques spagyriques se fait évidemment sentir dans nos procédés.

    Il est prévu de faire des stages. Stages distillation, spagyrie, cosmétiques (Demandez le ptrogramme !).

    Je voulais juste vous présenter "Edelweiss Distillerie" sise à Sarreyer, altitude 1300 m. au pied du Mont-Fort, emprès des pistes de Verbier.

    On reparlera bientôt de cette façon de concevoir la distillation : Faire conjointement des spiritueux pour la table et les amis, ainsi que des élixirs pour la santé, et des petits flacons pour la beauté…
    Mais pour l'heure, je dois vous laisser pour aller désherber la plantation d'aromatiques…

    PS. Ah, j'oubliais : Distillation à repasse et chauffage au bois, label Bio Suisse… Cela va sans dire…

    Edelweiss Distillerie, Batterie des mayens 129, 1948 Sarreyer, Suisse

    Edelweiss distillerie logo 1

     

  • Distille à Sion

    La distille à Sion…

    Non, je ne suis pas en Orient, dans l'un des berceaux de la distillation des plantes aromatiques et de l'alchimie… Mais près de Sion dans le Valais suisse pour un projet de distillation dont je vous parlerai plus bientôt.
    J'ai souvent fait l'éloge des distillateurs suisses et de leur administration, la Régie Fédérale des Alcools (RFA). Il se trouve que l'alambic fait partie du patrimoine de ce beau pays tout autant qu'en France, et dans presque tous les pays du monde en fait…
    Mais je m'égare…
    La tradition de la distillation familiale en Suisse reste développée et les bouilleurs familiaux (c'est le nom local pour les bouilleurs de cru) ne manquent pas d'apporter leur tonneau à la distillerie locale. Ces distilleries sont le plus souvent d'anciennes installations ambulantes qui se sont sédentarisées, pour des raisons de confort le plus souvent. En Suisse, tous les producteurs ont le droit de faire bouillir leur cru, les taxes à verser sont d'environ 29 CHF par litre d'AP, ce qui est moins cher qu'en France si l'on tient compte de la différence du niveau de vie qui est bien supérieur chez les Hêlvètes (d'ailleurs ils ne mettent pas de trous dans leur gruyère). Il y a une remise pour les agriculteurs pour les 30 premiers litres (avant, c'était 5 litres, mais l'administration à décidé que 30 litres, c'est mieux et ça fait moins de papiers à remplir). Jusque-là, ça ressemble à la France. Là où ça commence à différer, c'est que les producteurs peuvent vendre leurs eaux-de-vie purement et simplement dès qu'ils ont payé l'impôt (les 29 francs ou moins) et qu'ils déclarent leurs gains en fin d'année.
    Là où ça diffère franchement, c'est au niveau de la relation avec l'administration, mais je vais essayer de ne pas entrer trop dans les détails parce que c'est un sujet douloureux pour les bouilleurs français… Disons simplement que la Suisse est un état démocratique et que l'administration est au service de la population pour appliquer les règlements qu'elle a voté. Il n'y a donc pas de raison d'être en conflit généralisé puisque tout le monde (les bouilleurs et l'administration) travaillent dans le même sens (oui, je sais, je suis un peu enthousiaste, mais plus je connais la situation ici en Suisse, plus je le reste. Pourvu que ça dure !).
    Bref…
    J'avais déjà parlé de mon ami et collègue Armin Marchon (www.brennerei-marchon.ch/), près de Berne qui distille en propre production, fait de la prestation de service et déambule quelques semaines dans les campagnes proches de Bösingen. Voici maintenant quelques souvenirs de mes voisins et amis dans le Valais : la distillerie Tissières à Saint Léonard (https://www.valaisannet.com/alimentation/distillerie/tissieres-distillerie-a-st-leonard-en-valais.html) et celle de Charly Sauthier à Charrat (https://yellow.local.ch/fr/d/Charrat/1906/Distillerie/Sauthier-Fils-SA-dNDDnep4-cgxD5NQAvQp2w).

    La distillerie teissie res a st le onard          La distillerie Tissières à St. Léonard

    Florence une agricultrice distillatrice dont je vous reparlerai biento t

    Florence Thieblot, une paysanne-distillatrice du Valais dont je vous reparlerai bientôt…

    Jean charles le distillateur avec florence alcoolle gueN y a t il de ja pas trop d eau
    Il y en a d'autres, mais je ne les connais pas encore (la Suisse, c'est comme le Maroc : on se fait des amis très facilement et il n'est pas facile de les laisser pour poursuivre son chemin - loin de moi l'idée de m'en plaindre !). Ces deux distilleries ont des alambics à vapeur avec 2 vases de 120 litres. Les clients amènent leurs bidons et viennent chercher leur gnôle le lendemain comme dans les campagnes de France. L'alcool est en général réglé à 50°. Le fait que les paysans vendent souvent leur production participe à la perpétuation de la tradition et l'alcool consommé en Valais est loin d'être exclusivement d'origine industriel comme en France.

    La distillerie charly sauthierLa distillerie Charly Sauthier à Charrat (au fond, un alambic Holstein à vapeur).
    Frédéric pèse le Génépi d'Isabelle Gabioud ("Les Simples"), productrice de plantes aromatiques et médicinales (et de génépi…) valaisanne.

    J'ai découvert ici une tradition de macération de plantes dans les moûts que je ne connaissais pas en France, et les fermiers suisses ont souvent une très bonne connaissance des plantes sauvages. Ici, on met souvent des plantes (génépi surtout, mais aussi tout un tas d'autres comme l'achillée musquée &c… je reviendrai là-dessus dès que je serai un peu plus cultivé en plantes sauvages) dans les fruits mis à fermenter (coings, ou une poire peu aromatique par exemple). D'ailleurs on boit beaucoup d'absinthe dans les bistrots (surtout au café du Mont-Fort à Sarreyer, je vous en reparlerai bientôt !) ce qui est un signe de cette familiarité des valaisans avec les herbes (entre parenthèses, il y a des herboristes ici… Ce statut avait été supprimé comme en France, mais il a été réintroduit. C'est donc possible ! Qu'on se le dise !).

    Je pense que je vais rester un peu ici en Valais, entre les plantes et les eaux-de-vie médicinales…

    Jean charles et moi a la distilleuse de st le onard(Mais que disent-ils devant leur marmite ?)

    PS. Pour le titre, désolé, je n'ai pas trouvé mieux, ni pire d'ailleurs…