quanrtier métisseur
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Syndicat des Distillateurs Indépendants, Réunion 2019
- Le 02/06/2019
- Dans Annonces, livres, stages…
Le Syndicat des Distillateurs Indépendants, réunion annuelle
Oyez buveurs invétérés ! Oyez bidouilleurs du serpentin ! La pentecôte qui arrive verra la seconde réunion annuelle de l’Association Alambic, le Syndicat des Distillateurs Indépendants (indépendants… indépendants,…pas complètement indépendants des douanes quand-même !).
Tout d’abord, qu’est-ce que c’est que ce nouveau syndicat ?
Et bien, c’est une association née du besoin d’un certain nombre de distillateurs et de douaniers (mais oui, l’étincelle qui provoqua la création du syndicat vint tout d’abord de l’esprit éclairé d’un douanier préoccupé par nos problèmes communs…). Je dois préciser que je participe à ce syndicat depuis sa conception, mais ce n’est pas « le syndicat à Frécon » comme je l’ai déjà entendu. Je me réjouis du travail collectif fait par un groupe très actif dans lequel je suis le dernier pour bosser.
En fait, depuis une dizaine d’années, on assiste à un beau renouveau de la distillation artisanale dans le monde entier. Nouvel Eldorado ? malheureusement pas… Réaction à la médiocrité de la vie proposée par la mondialisation et recherche d’autonomisation et recherche de ses racines ? je pense que c’est plutôt ça ! Une nouvelle génération de distillateurs émerge, et je le constate avec la fréquentation croissante des participants à mes formations qui veulent devenir professionnels (Vous souhaitez vous former et rejoindre les alcoollègues ? Voyez l’agenda sur www.devenir-distillateur.com).En dehors de cette nouvelle association, il existe actuellement deux syndicats de distillateurs en France : Le Syndicat des Bouilleurs Ambulants (président : Alain Trohel, situé dans la Sarthe) qui fédère les prestataires de services que l’on appelle « bouilleurs ambulants » et qui donne depuis peu une formation payé par pôle emploi ou les services sociaux. Cette formation est sanctionnée par un diplôme, mais la profession de bouilleur ambulant, ou de distillateur de profession n’est pas règlementée et cette récompense n’a pas de caractère obligatoire pour l’exercice du serpentin. Ce syndicat publie « La Voix du Bouilleur » et a longtemps milité pour la perpétuation du privilège de bouilleur de cru. Renseignements : Alain Trohel, Lieu-dit La Boutruchère, 53240 La Baconnière.
Plus populaire par son rayonnement et sa présence sur internet (www.fnsrpe.com), la fédération ds syndicats de bouilleurs de crus (FNSRPE) regroupe les syndicats de bouilleurs de crus. Ces syndicats ne sont pas des syndicats de défense, mais des associations souvent communales qui permettent la gestion d’un alambic commun utilisé par les bouilleurs de cru locaux (des distillateurs amateurs donc). Il s’agit donc d’une fédération de bouilleurs de cru qui œuvre à la perpétuation de leur hobby préféré. La FNSRPE est à l’origine de la loi de 2003 qui offre à chacun la possibilité de distiller ou de faire distiller son cru dans un contexte non-commercial : c’est la version moderne de l’ancien privilège. Cette loi a accompagné le renouveau de la distillation amateure, et du coup de la distillation artisanale. La FNSRPE publie trimestriellement « Bouilleur de France ». Les responsables (président : Guy Richard) sont principalement en Alsace. Les formations à la distillation de Daniel Haesinger s’intègrent dans cette mouvance.
Les deux syndicats organisent ensemble un congrès annuel qui se tiendra cette année du 5 au 8 avril à Fresnes en Woevre. Je vous encourage à y assister (renseignements sur le site de la FNSRPE).
Le premier syndicat est donc une association de défense des bouilleurs ambulants (prestataires de services), le second un syndicat de défense des bouilleurs de cru, qui sont des amateurs, lesquels forment la clé de voute de la tradition de la Goutte en France (au sens noble du terme).
Les distilleries artisanales ne sont pas représentées spécifiquement.L’Association Alambic, notre Syndicat des Distillateurs Indépendants (plus loin « SDI ») est née des questions et des problèmes qu’ont les distillateurs artisanaux qui s’installent aujourd’hui, problèmes administratifs principalement, mais pas seulement. Le SDI a pour but de faire vivre la culture de l’alambic et de la distillation des alcools. Il a été fondé par des jeunes distillateurs, et souhaite perpétuer la distillation artisanale et amateure. Il n’y a pas pour l’instant beaucoup de bouilleurs de cru (des amateurs donc) parmi les adhérents, mais nous avons tous conscience que ce sont les bouilleurs de cru qui ont donné à l’eau-de-vie sa noblesse en France, et non l’industrie malgré ses 2 petits siècles d’existence. Les bouilleurs ambulants n’existent d’ailleurs que par le besoin des bouilleurs de cru à trouver un prestataire de service puisque le gouvernement de Vichy leur interdit de pratiquer eux-mêmes la distillation à domicile.
Les activités du SDI sont multiples : Nouer une relation saine avec les administrations (douanes et fraudes principalement) pour faciliter l’installation et l’exercice. Protéger les droits pour les amateurs et les artisans (surtout au niveau des lois européennes qui ignorent jusqu’à notre existence). S’entraider pour les questions techniques, les achats-ventes-recherches de matériel (et arrêter la destruction du patrimoine français en matière d’alambics), organiser des ateliers de recherches (groupes de travaux), et, in fine, faire des réunions plus festives qu’administratives.
La prochaine réunion aura lieu au Quartier Métisseur à Quartier Nord, 69870 Lamure/Azergues le WE de Pentecôte les dimanche et lundi 9 et 10 juin 2019.
Au programme : L’Assemblée Générale, les rapports des groupes de travaux… Alain Guyard le philosophe forain a flairé l’esprit et le spiritueux viendra nous faire une causerie philosophique à 19h, je ferai moi-même une intervention sur la barrique, invention gauloise, origine de la barricade mais qui reste conservatrice de nature à 16h30. Plus tard, aura peut-être lieu un grand concours qui élira le meilleur distillateur (façon grand concours des druides chez Astérix. Pas d’inquiétude, le « meilleur » ne sera pas meilleur que quiconque, on n’est pas au salon de l’agriculture !)
Il y aura beaucoup à goûter…
Le SDI est présent sur internet (j’aurais du commencer par là, c’était plus simple) : https://distillateurs-independants.fr/salon-de-la-distillation-2019/ et sur facebook "Blabla entre distillateurs (pro ou en projet)" Vous y trouverez les infos pour assister et/ou participer à cette réunion.J’espère que les trois groupements vont bientôt se rencontrer et collaborer : nous travaillons tous pour que vive la distillation amateure et artisanale, chacun à notre façon particulière comme les bouilleurs font chacune dans leur région des eaux-de-vie qui leur sont propres. Nous avons tous les mêmes problèmes, les mêmes inquiétudes, les mêmes envies… Mêmes problèmes, mais une grande diversité de pratiques et une grande diversité de spiritueux… La diversité des distillateurs fait la richesse de notre passion.
Distillation ? Mais il n’est ici question que d’alcools… Et les distillateurs de PPAM (Plantes à Parfums Aromatiques et médicinales) alors ? Oui !… les Huiles Essentielles, les parfums… c’est vrai… le monde de la distillation est immense. On peut pas tout faire en même temps, mais c’est vrai que les ponts entre les deux grandes catégories de distillats commencent à se mieux connaitre et les ponts sont lançés, au SDI comme ailleurs… L’an prochain sans doutes ?
Et la distillation du pétrole ? Heu, non, merci, pas pour l’instant…Matthieu Frécon, Sarreyer, mars 2019