Tous les amateurs d'Absinthe savent que la Fée Verte a été interdite le 16 mars 1915.
Mais tous ne savent pas quand et comment elle a été réintroduite en France (en effet, tout le monde n'a pas lu L'ALAMBIC, l'Art de la Distillation, le livre qui révèle tout sur la Fée Verte…).
En résumé, un distillateur liquoriste de la Région de Pontarlier fabricant d'absinthe pour l'exportation s'est un jour rendu compte que l'interdiction de notre Fée ne reposait pas sur des bases juridiques solides, le taux de thuyone maximum autorisé par la législation actuelle étant actuellement nettement supérieur à ce que l'on trouve dans notre apéritif préféré, une interdiction semblait aujourd'hui impossible : la relaxe s'imposait… La relaxe, mais pas la reconnaissance ! Aucune loi ne proclamant la bonne nouvelle. L'absinthe n'était certes plus interdite de fait, mais n'était pas non plus autorisée. Ce no man's land juridique se traduisait par la possibilité de vendre une boisson correspondant au fameux apéritif, seule l'appellation restait tabou… Résultat, nous pouvions boire des "Versinthes", des "Absentes", des "Fées" et des "Chandelles" Vertes autant qu'on voulait, mais de l'ABSINTHE… Woualou !, rien…
La Suisse, dont l'administration semble être moins complexée que la nôtre (ou bien, une pratique traditionnelle de cette boisson aux nombreuses vertus en a amélioré les performances de manière appréciable) avait déjà levé tout interdit dès que la logique semblait l'imposer (en 2005).
MAIS…
Spirit express, qui relaie les infos relatives au commerce de spiriteux nous a posté le 17/12/2010, soit 8 jours avant le moment habituel pour les cadeaux, la bonne nouvelle suivante :
L’absinthe légalement ressuscitée
Mercredi soir le Sénat, en seconde lecture, terme de la navette parlementaire, a mis fin à une hypocrisie.
L’absinthe française comme celle de Pontarlier, qui est vendue en Allemagne ou en Suisse sous cette appellation, sans circonlocution, pourra désormais aussi en France, s’appeler absinthe comme partout.
Si l’événement est d’importance au regard de l’histoire de la mythique boisson, il ne représente qu’un alinéa parmi la quarantaine que comporte dans la « Proposition de loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit » le chapitre VI portant sur les « Dispositions d’amélioration » qui parle aussi bien de navigation internationale que de divorce, d’affichage électoral que de vente de produits nucléaires.
Absinthe noyée donc, mais qu’importe, pourvu qu’on ait l’ivresse de la résurrection !
Lire demain dans nos éditions papier l'article de Pierre DORNIER
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Cet article a été publié par l'Est Républicain le 16/12/2010
http://www.estrepublicain.fr/fr/a-la-une-aujourdhui/info/4327556-Franche-Comte-l-absinthe-legalement-ressuscitee
Voici l'adresse du site de Spirit Express www.ciedv.org
Allez, pour fêter ça, je vous donne on line la recette secrète publiée dans mon livre tant de fois cité et recommandé sur ce site enthousiaste, recette disais-je donc, mise au point de suspension par mon vieux frère (in spiritus) Joël Albert, l'Enfant de chœur de la Sainte Abbée, formule que nous utilisions fréquemment avant l'invention du réfractomêtre alcoophobe dont est maintenant toujours doté notre fière cavalerie de pointe (mais pas de pointe d'humour en tous cas…)…
Bref, voici la formule (que vous pouvez retrouver parmi mille autres entre les pages 86 et 93 de "l'ALAMBIC", avis aux amateurs !)
Pour 100 litres du meilleur esprit de vin à 80° : faire macérer 8 jours (mais 48 heures est suffisant) les plantes suivantes :
Grande absinthe : 500 g., armoise : 2 kg., vanille : 2 gousses, graines d'angélique : 200 g., racines d'angéliques : 200 g., mélisse sèche : 100 g., mélisse fraiche : 400 g., citronelle sèche : 200 g., menthe poivrée : 250 g., menthe velue : 250 g., aneth : 200 g., badiane : 10 étoiles, citron : 2 zestes, fenouil rapé : 2 (700 g.).
Faire macérer, filtrer : c'est prêt ! ou, pour les puristes, distiller (en ajoutant un peu d'eau pour faciliter l'opération : distiller de l'alcool aussi fort est une opération délicate !). Le distillat sera évidemment blanc, on peut le colorer avec l'armoise (dans ce cas, on peut réduire la quantité d'armoise de la formule).
Cette recette, spécialement élaborée en souvenir d'Alfred Jarry, ne trouble pas excessivement l'eau : sa composition est peu anisée. C'est un amer, au goût du XIX° siècle (c'est-à-dire, avant l'avènement du Pastis et des boissons douces et sucrées actuelles).
(passez la souris sur l'image)
Alors champagne donc,
À vos pelles donc, et à la santé de la Fée Verte !