Une préparation homéopatique maison
- Le 01/07/2010
- Dans Alchimie & Médecines naturelles
La Suisse qui est un très beau pays possède une excellente tradition de distillateurs d'eau-de-vie. Ceux qui ont lus mon livre savent que je ne taris pas d'éloges à leur égard. Or, les suisses n'ont pas seulement vu naître l'école de distillation "moderne" initiée par Messieurs Tanner & Brunner dans les années 1980, ils ont aussi une tradition médico-alchimique, appelée spagyrie, qui remonte à Paracelse (né près de Zurich à la fin du XV° siècle) et les deux pratiques (distillation des eaux-de-vie et médecine spagyrique) ne sont pas à mon avis sans rapports.
C'est la philosophie et les pratiques spagyriques qui ont permis la naissance de l'homéopathie par Hahnemann au tout début du XIX° siècle et c'est probablement grâce à cette familiarité avec la médecine de Paracelse que les suisses ont développés l'usage de l'homéopathie, conjointement à celui de la pharmacie familiale. En France, l'ordre des médecins et celui des pharmaciens empêchent toute tentative de pratique médicinale un tant soit peu parallèle, par des petits laboratoires ou même au niveau familial.
Je vous ai rapporté un petit reportage sur l'élaboration maison de préparation homéopatique en Suisse, chez mon amie Marie-Anne Aeshbach, dans l'Appenzell. Il s'agit d'une dilution de placenta à l'intention du nouveau-né et de sa mère (ici, une amie proche de la famille). En France, une telle préparation serait très sévèrement punie pour plusieurs raisons : 1) le transport d'organes est très réglementé (le petit bout de placenta dans son flacon d'alcool transporté par le papa de la clinique à la maison), 2) la préparation médicinale elle-même est illégale (hors laboratoire agréé, préparation homéopatique non conforme - par exemple, la matière première n'est pas étuvée) et enfin, le plus grave, 3) pratique illégale de la médecine (de la part du papa, ou de l'ami qui a fait la préparation et la donne à la maman ou au bébé). Il est à noter qu'avant la maladie de la vache folle (dont on ne peut qu'imputer la cause à l'industrie agro-alimentaire, proche de l'industrie chimico-pharmaceutique), l'utilisation de son placenta n'était pas si compliquée, et d'ailleurs les cliniques en faisaient le commerce avec des laboratoires de cosmétiques (ce qui faisait que la précieuse enveloppe vous passait encore sous le nez…).
Ce mode de préparation homéopathique, la méthode du flacon unique, a été développé par Korsakow, médecin et disciple direct de Hahnemann. On trouve la méthode détaillée de cette procédé dans le livre de Michel Dogna Prenez en main votre santé, ou dans le mien, disponible sur ce site, pour ceux qui ne l'ont pas encore lu ;-).
Passons maintenant à la préparation elle-même.
La préparation par flacon unique demande : la teinture mère, un ou plusieurs flacons neufs (en homéopathie, le matériel utilisé doit être neuf pour des raisons de mémoire), une petite quantité d'alcool à environ 50 % (disons, à un degré supérieur à 25 % pour des raisons de conservation). Si vous voulez utiliser le produit sous formes de granules, ce que je recommande pour les qualités du sucre et pour la facilité d'utilisation - pour un bébé surtout), il vous faudra un ou plusieurs tubes de Saccharum Lactis en 2 DH, ou 1 CH (c'est du sucre de lait, la matière première des granules, dans une dilution très faible). Ce matériel vous permettra de faire les dilutions. Pour en faire plusieurs à partir de la même matière première, il faut autant de flacons, alcool et tubes (3 dans notre exemple).
La matière première, les flacons neufs et les tubes de granules. L'alcool, le récipient pour jeter les dilutions intermédiaires, de quoi noter et étiqueter
La teinture-mère
Un petit bout de placenta est découpé après la naissance, il est rincé dans un verre avec de l'eau de source (bouteille d'eau minérale par exemple) puis placé dans un petit flacon d'alcool (eau-de-vie artisanale blanche, ou esprit de vin, ou à défaut, alcool de pharmacie baissée à environ 50 %).
Cette teinture peut être utilisé rapidement (quelques heures de macération peuvent suffire) ou conservée longtemps.
La dynamisation
La teinture doit être diluée et secouée pour extraire l'énergie de la matière première, le nombre de dynamisations dépend du rapport matière/énergie recherché (pour ceux, assez nombreux, qui restent septiques devant la notion d'énergie, je leur rappelle que le rapport matière/énergie a fait la gloire d'un certain Einstein, avant d'être au cœur des préoccupations des physiciens quantiques, je dis cela à cause de l'esprit un peu borné qui règne en France depuis un certain rapport sur les sectes).
On verse la teinture dans le tube pour la remettre dans son flacon d'origine, les quelques gouttes qui restent accrochées au bord du tube suffisent pour la dilution. On rajoute une centaine de gouttes d'alcool (+/- 50 %), on secoue très énergiquement 100 fois (on dit qu'Hahnemann tapait le tube sur une vieille bible reliée en cuir &c… personnellement, et sans rien vouloir ôter au rituel du maître, je recommande de le faire sur mon livre "L'ALAMBIC" qui est plus facile à trouver et coûte beaucoup moins cher…)
La dynamisation est très énergique Ne pas oublier de noter…
la première dilution (1° centésimale Korsakowienne, ou 1° CK) est prête, il ne reste qu'a la jeter sur le gazon pour remettre dans le tube encore humide une centaine de gouttes d'alcool et recommencer l'opération pour la 2° CK…
Ne perdez pas courage, continuez au moins jusqu'à la 3° C qu'il faudra garder dans un tube à part, ainsi que la 9°, et la 30°, tous bien étiquetés. Les dilutions proposées sont données à titre indicatif : il y a plusieurs écoles et je vous conseille d'expérimenter vous-même avec une matière adaptée aux essais (voyez dans le livre de Dogna qui donne des exemples, ou dans le mien qui décrit la préparation de tabaccum pour arrêter de fumer).
Les granules
Vous êtes maintenant en possession de quatre flacons : la teinture-mère, la 3° dilution, la 9°, et la 30°. Vous pouvez transférer vos produits dans des granules de saccarum lactis, support habituel en homéopathie. Les alchimistes modernes et les antroposophes connaissent bien les propriétés du sucre pour conserver l'énergie (énergie solaire en particulier), notons en passant que l'alcool qui sert à extraire et à conserver nos teintures est issue d'une fermentation du sucre.
L'opération consiste à imbiber les granules avec quelques gouttes de votre dilution et de les laisser sécher (au soleil si possible). Pour éviter toute contamination, il faut absolument éviter tout contact avec les granules, autrement dit, il ne faut pas les toucher (précaution habituelle en homéopathie).
Les granules sont prêtes à être imbibées, puis séchées au soleil, pour être ensuite replacées dans leur tube.
Les granules séchées sont remises dans leurs tubes, soigneusement étiquetées, prêtes à l'emploi.
Quel emploi ?
Pour ne pas être accusé d'incitation à une pratique illégale de la médecine, et pour encourager la recherche personnelle, je ne donnerai pas maintenant les résultats de mes recherches sur les emplois des différentes dilutions, mais je suis évidemment prêt a répondre à tout commentaires de cet article…
C'est un peu de travail, bon courage !
PS. Si vous avez vous-même pratiqué ces dilutions sur d'autres matières premières, n'hésitez pas à nous faire profiter de votre expérience : c'est aujourd'hui plutôt rare !