Alchimie & Médecines naturelles
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C'est le printemps ! La saison pour faire ses élixirs floraux
- Le 27/03/2012
- Dans Alchimie & Médecines naturelles
C'est le printemps
(La saison pour faire ses élixirs floraux)
Comme pour tous les travaux de la nature, la saison guide…
Les fleurs apparaissent dans nos prés (ou nos terrains vagues…) : il est temps de penser aux fleurs de Bach.
Si les élixirs floraux vous intéressent, vous avez plusieurs options :
Tout d'abord, la florathérapie orthodoxe telle qu'établie par Edward Bach. Cette médecine délicate et efficace est très précisément décrite dans son petit livre "La guérison par les fleurs" (éditions Le courrier du livre), et fait l'objet d'une partie dans le mien (L'Alambic, l'art de la distillation). Le système thérapeutique et les effets des 38 remèdes sont détaillés, et les remèdes déjà préparés sont disponibles en pharmacie, il est alors très facile d'utiliser soi-même, et sans dangers, cette médecine naturelle.
Si comme moi vous habitez dans l'Hérault, vous pouvez aussi suivre une formation de florathérapie avec Myriam Villanti (c'est ma prof.) (pm.villantilecacheur@libertysurf.fr).
Si vous souhaitez pousser un peu plus loin dans la connaissance de cette médecine vivante et appliquer un peu plus l'adage biblique qui est devenu la principale devise de Bach lui-même : "Guéris-toi toi-même" (Luc IV. 22.), vous pouvez très simplement préparer vous-même vos propres élixirs : la plupart des plantes connues en florathérapie fleurissent par chez nous (en Europe). Vous trouverez dans cet article, ou ailleurs sur ce blog des illustrations du procédé de fabrication - réellement très simple - des élixirs floraux.
Si vous avez l'âme de l'alchimiste, vous pouvez aussi utiliser cette technique pour préparer vos élixirs dans un but un peu plus large : il s'agit alors de travailler avec la plante dans un but d'échange et de rencontre avec elle. La technique contient des éléments classiques dans la fabrication spagyrique ou alchimique des élixirs végétaux, et en omet d'autres, ce qui fait que je la considère comme une méthode permettant d'approcher les principes alchimiques (et de passer du bon temps avec "nos amies les plantes").
Comment un alchimiste choisit-il la plante avec qui il va faire un élixir floral ?
Il lui suffit de saisir l'invitation de la plante qui veut travailler avec lui… C'est comme pour se faire des amis : les opportunités ne manquent pas, il suffit de sortir !
Ce pissenlit vous fait de l'œil ? que veut-il vous raconter ? Que veut-il que vous lui racontiez ?
Il ne vous reste plus qu'a vous lever à l'aube d'une belle journée et partir à sa rencontre armé de votre petit saladier en verre, et d'un bocal pour ramener l'élixir…
Sur place, vous trouverez les fleurs, l'eau de source, et le soleil.
L'opération consiste à - après les salutations amicales d'usages - cueillir délicatement les fleurs pour les déposer à la surface de l'eau qui sera placée dans le saladier, qui est bien exposé au soleil (minimum d'ensoleillement : 4 heures). Pendant ce temps, vous pourrez à votre guise faire une petite sieste, ou lire le livre de Bach, ou celui de Viviane Le Moullec "Nos amies les plantes", ou cueillir des salades sauvages pour le repas de midi… (je divague un peu, mais je sais bien que les conditions de la vie moderne, et la qualité des paysages, ne permettent pas toujours de vivre dans ce rêve !).
Votre sieste finie Les quatre heures passées, vous pouvez enlever les pétales de la surface de votre souche (l'élixir à l'état brut, non encore prêt à la consommation) et la mettre dans le bocal pour le ramener à la maison.
Ici, c'est un pêcher de vigne qui veut jouer…
La première partie, la récolte, est terminée, il faut maintenant préparer l'élixir pour qu'il se conserve et le diluer pour sa consommation.
La première dilution est un mélange à 50 % avec un alcool. Bach, en bon anglais, préférait le Brandy, qui est un alcool de vin élevé en barrique titrant entre 40° et 50°. C'est l'équivalent d'un Cognac ou d'un Armagnac, ou d'une Fine - de Faugères ou du Languedoc si vous habitez près de chez moi. Le résultat titre donc environ 20° à 22° (notez : vigne et chêne - pour le fût de chêne - font parties des fleurs choisies par Bach).
Cette base sera parfois diluée au 10ème (ou au 100ème) ; il ne faut pas oublier la formation d'homéopathe du Docteur Bach…
Enfin, pour la consommation, quelques gouttes de cette préparation dans un petit flacon équipé d'un compte-goutte contenant un mélange d'eau et de Brandy (ou équivalent) et pourront être offert à la consommation (quelques gouttes à chaque prises, une ou plusieurs fois par jour, au besoin ou au ressenti).
Vous voyez, vos 4 heures de sièstes, je veux dire, votre solarisation a suffit à produire une grande quantité d'élixir…
En florathérapie, ces élixirs peuvent être assemblés selon les besoins (plusieurs élixirs dans un même flacon), mais pour votre aventure alchimique avec la fleur, l'intimité est de mise.
C'est une pratique qui peut aider pour commencer des techniques plus élaborée telles que la Spagyrie ou d'autres formes d'Alchimies végétales.
PS. Essayez l'élixir de rose… Dans ce cas, vous pouvez coucher la fleur en l'attachant avec une petite ficelle sur la surface de l'eau, sans la couper (c'est une pratique qui est employée pour les fleurs protégées).
PPS. Pour ceux qui se demanderaient pourquoi un article sur les fleurs de Bach dans un site de distillateur : Sans alambic, le Brandy, on fait comment ??? -
La distillation en camping…
- Le 12/05/2011
- Dans Alchimie & Médecines naturelles
Imaginez vous en camping, il fait beau, la glacière est pleine, l'ouvre boite (ou le tire bouchon) est là, tout va bien…
Sauf… mauvaise surprise ! le shnapps est resté en carafe, ou la bouteille s'est renversée dans la cariole…
Pas de problèmes, ne vous inquiétez pas : voici un procédé de secours très efficace pour sauver la fin de la soirée (à condition de s'y prendre pendant que le soleil chauffe) :
Ce système de distillation sauvage est à l'image du premier alambic de Tepe Gaura, le plus vieux système de distillation connu et qui a plus de 5000 ans. C'est un système qui fonctionne en circuit fermé : le liquide à distiller (ici, du Faugères, domaine Léon Barral) est placé au fond d'un saladier en verre. Au centre, on pose un plus petit saladier pour recevoir le précieux distillat. Un film plastic alimentaire sert de couvercle, un petit caillou est placé dessus, au centre pour lui donner une forme d'entonnoir pour faire retomber les gouttes distillées dans leur récipient. Nous avons placé l'ensemble sur une plaque de fonte (ici, un couvercle de cocotte) pour augmenter la température.
L'alcool va se volatiliser doucement (il ne faut pas être pressé !), et se condenser sur le film (rafraichissement à air) pour retomber dans le petit récipient.
Voici le résultat, c'est tout à fait concluant sans pour autant mettre en péril les lobbies de l'alcool…
Les jours de nuages, il ne vous reste plus qu'à utiliser le barbecue…
En fait, l'idée de départ est la distillation solaire qui est utilisée en alchimie. Avec ce système, je distille de l'esprit de vin (d'un degré sommes toutes assez modeste…), l'eau salée des déliquescences (eau des anges), &c…
D'après une idée de Thierry/Chrysopée
Mais Thierry avait-il lu ce Pif Gadget n° 583 d e mai 1980 ? :
l'éducation de la jeunesse, c'était quelque chose…
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Élixir floral de Rose
- Le 05/05/2011
- Dans Alchimie & Médecines naturelles
La pharmacopée familiale, les remèdes du Docteur Bach
Si la distillation familiale des eaux-de-vie a longtemps été regardée comme un vecteur de l'alcoolisme, et donc ennemie de l'hygiène et la santé publique, il faut aussi reconnaître que son histoire est indissolublement liée à la pharmacopée familiale. Plus encore, depuis toujours le distillateur est le compagnon du préparateur en pharmacie (voyez par exemple l'Officine de pharmacie pratique de Dorvault).
En parallèle à mon activité de distillateur professionnel, j'ai étudié un certain de nombre de pratiques familiales de santé. Ces médecines d'amateurs demandent tôt ou tard l'utilisation de distillats : alcools, huiles essentielles ou hydrolats. La législation de nombreux pays ne rend pas toujours facile l'utilisation légale d'un alambic, mais il y a des possibilités que je m'efforce de proposer (je suis un partisan de la distillation et des pratiques de santés légales, dans le but (illusoire) de faire évoluer la législation).
Parmi ces pratiques personnelles de santé on trouve, au premier rang, les élixirs floraux du Dr. Bach dont la paraphrase célèbre "Guéris toi toi-même" est emblématique de son système.
Je ne vais pas décrire en détail le système de cette médecine naturelle qui se trouve déjà dans mon livre "L'ALAMBIC, l'Art de la Distillation", je me limiterai à décrire la fabrication pas-à-pas de mon élixir préféré : l'élixir floral de Rose.
Voici le programme * :
1. Au cours de l'hiver, distillez quelques litres d'alcool à l'atelier public de votre village que vous destinerez à une macération de pétales de roses (je recommande un alcool de vin à un degré assez fort). Si votre malheureux village est dépourvu de ce service public, vous pouvez toujours vous adresser au bouilleur ambulant de la région (pour les adresses : un peu de patience, le syndicat des Bouilleurs Ambulants va bientôt mettre son site en ligne). Si votre région est sinistrée par l'absence de ce genre d'activité, il vous reste la possibilité de créer, avec vos amis et voisins, un atelier syndical qui vous permettra de disposer légalement de cet appareil incontournable pour une vie saine et heureuse. Gilbert, ou Guy, sauront vous guider dans ces démarches qui sont, je le reconnais, un peu plus complexes qu'elles en ont l'air dans cet exposé enthousiaste.
2. Début mai (c'est-à-dire maintenant), lorsque vos rosiers sont en fleurs, vous pouvez mettre des pétales en macération dans votre alcool, 48 heures sont suffisantes. filtrez. Vous pouvez redistiller, ou laisser ainsi votre teinture de rose.
3. Pendant la macération alcoolique, distillez de l'eau de rose avec un petit appareil comme celui-ci (ce système de distillation n'étant pas assez performant pour distiller de l'alcool, n'est pas soumis à la réglementation sur les alambics : vous pouvez le posséder en toute légalité). Si vous n'avez pas cet appareil (que l'on trouve à la médina de Fez, au Maroc), vous pouvez faire bouillir (à feu très doux) vos pétales dans une casserole fermée, dans ce cas, filtrez, votre décoction fera office d'hydrolat (eau de rose). l'eau servant cette opération proviendra de la source la plus proche.
4. Un beau jour, de plein soleil, préparez votre élixir floral.
L'extraction :
Il y a plusieurs façons de faire cette extraction.
Si vous avez préparé une eau de rose (voir 3.), vous pouvez l'utiliser, si vous n'en n'avez pas eu le loisir, vous pouvez sauter cette étape et utiliser de l'eau de la source voisine (c'est comme ça que faisait Bach).Les trois façons d'extraire l'élixir de la fleur :
a. La manière traditionnelle : déposer les pétales à la surface de l'eau, exposer en plein soleil, sans nuages, au moins 4 heures. le récipient doit être en verre pour laisser passer la lumière.b. Pour pouvoir faire des élixirs floraux avec des fleurs protégées, on a développé une technique qui consiste à plonger la fleur dans le bassin, pour la libérer à la fin de l'opération. D'après la petite expérience que j'ai de cette technique, je trouve que l'on concentre mieux les énergies subtiles de la fleur. J'ai l'habitude de poser le petit saladier sur un miroir.
c. Il est parfois simplement bon de déposer la fleur coupée, mais entière, à la surface de l'eau (essayez la technique b. avec la violette pour voir…).
La durée d'exposition est au minimum de 4 h., mais il n'y a pas de limites, et on peut aussi exposer plusieurs séries de fleurs dans le même liquide, qui sera plus concentré.
La fixation de l'élixir :
Pour protéger votre élixir des altérations (fermentation, moisissures…), on ajoute un alcool pour le fixer. Bach utilisait du Brandy (eau-de-vie de vin vieillie en fût de chêne, comme le cognac par exemple) pour des raisons de goût personnel parce que la vigne et le chêne sont des plantes traditionnelles de cette médecine.
Si vous avez pu faire une macération de rose (voir 1.) : utilisez-là, sinon, prenez votre schnapps maison, si vous avez déjà tout bu n'en n'avez pas, mettez un cognac, un armagnac, ou une fine que je vous vendrai lors d'une visite à mon atelier.
Le degré final doit titrer aux alentours de 20 % d'alcool.
Votre élixir est prêt !
Bach, qui était médecin homéopathe, avait l'habitude d'en faire une dilution au 10°. Il s'agit de diluer 1 part d'élixir dans 10 parts d'alcool (celui qui vous a servi pour fixer l'élixir), le degré final doit rester approximativement au même degré.
Je ne pratique pas cette dilution, et j'ai l'habitude de faire des élixirs un peu plus alcoolisés, ce qui les rapprochent des eaux-de-vie et des liqueurs (question de goût)
Il se consomme à volonté, vous trouverez vous-même le sens qu'il a (c'est-à-dire l'effet qu'il produit), il n'y a pas d'effets indésirables (du moment que la fleur utilisée n'est pas toxique). La posologie habituelle est de quelques gouttes dans un verre d'eau, mais je ne crains pas d'en prendre une demi cuiller à café si une envie irrésistible se fait sentir…
Essayez, c'est très facile, et cette petite expérience très agréable sera peut-être le début d'une nouvelle aventure entre la nature et vous !Marie-Laurence (photo) et Bernard Million, producteurs et transformateurs de roses dans l'Aude ("Roses et Délices"). Nous fabriquons ensemble eau et alcool de rose, élixirs floraux &c…
Pour en savoir plus sur les élixirs floraux : vous pouvez vous reporter au petit livre de Bach : "La guérison par les fleurs".Hélianthème des apennins. À gauche : exposition solaire classique, à droite, le récipient est posé sur un miroir. Le "Rock rose" du Dr. Bach est l'Helianthenum Nummularium, il n'y en a pas dans ma région alors j'essaye de faire avec ce que j'ai (Bach préconisait la simplicité).
Extraction de l'élixir de fleurs de cerisier
* programme complet, peut-être un peu complexe ; mais pour les débutants et les non-distillateurs, il est tout à fait possible de simplifier en passant directement au § 3. en utilisant un cognac et de l'eau de source, comme faisait Edward Bach lui-même.NB : passez la souris sur les images pour lire les légendes.
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Alchimie
- Le 04/03/2011
- Dans Alchimie & Médecines naturelles
Alchimie
Sur le site d'un bouilleur ambulant, une partie consacrée à l'alchimie peut surprendre… Je dois donc donner quelques explications sur le sens qu'a cette partie importante de mon activité - activité personnelle plus que professionnelle je dois dire.
Qu'est-ce que l'alchimie ?
C'est d'abord une passion qui vous prend pour ne plus vous lâcher, et qui vous pousse à chercher l'endroit où se cache la vie dans la matière. En tant qu'alchimiste, je suis un peu comme un enfant qui regarderait un ours en peluche animé par un ressort et qui voudrait l'ouvrir pour voir comment ça marche.
Cet émerveillement de l'enfant devant son ours à ressort en peluche qui remue la tête, c'est le même que je ressens lorsque j'observe le glou-glou produit par la fermentation des fruits dans le tonneau, le même encore lorsque l'eau-de-vie, ou l'hydrolat, se met à couler de l'alambic, le même toujours quand je coule un régule d'antimoine ou que je calcine mes sels de rose au soleil…
L'alchimie est donc pour moi une tentative ludique de répondre à la question "Comment ça marche ?" ou encore "Qu'est-ce qu'il y a dedans ?"
C'est, dit la tradition, un jeu d'enfant.
Quel rapport y a t-il entre mon activité de distillateur et celle d'alchimiste ?
Et bien, on doit aux alchimistes la moitié de la tradition qui a développé notre eau-de-vie, alchimistes arabes en particulier qui ont développé l'art de la distillation parallèlement à celui de la médecine. Dans le Sud de la France et en Catalogne, Arnaud de Villeneuve et Raymond Lulles ont été leurs ambassadeurs dans la chrétienté à qui l'on doit les termes d'eau-de-vie et d'esprit de vin -l'autre moitié de cette tradition des spiritueux étant le fruit du christianisme particulier à Saint Patrick, inventeur d'une Eau Bénite appelée par lui en gaélique Whisky Beata, c'est lui qui a introduit l'usage de l'alcool consacré comme boisson, la transubstantiation étant d'ailleurs une forme d'alchimie.
Je me suis initié à l'art de la distillation par la fabrication de teintures-mères spagyriques et phytothérapeutiques au sein d'une association d'alchimistes dirigée par Jean Dubuis : Les Philosophes de la Nature.
L'alchimie est-elle un art difficile et obscur ?
La tradition l'a fait, ou l'a rendu, ainsi. Cette obscurité hermétique n'est pas le fait de la nature même de cette science, mais de la complexité de l'humanité : croyances religieuses, jeux de pouvoirs, complexes d'infériorité ou de supériorité (égo) ont compliqué et occulté la pratique de l'alchimie. Dans la réalité, il ne me semble pas qu'être alchimiste soit plus difficile qu'être musicien, ou bouilleur de cru : c'est une question d'engagement personnel : on excelle là ou l'on s'engage tout entier. Il n'est pas non plus impossible d'être un amateur dans cette discipline, ce qui peut aussi donner de grandes joies et être très utile pour son hygiène de vie (les préparations alchimiques sont d'abord des médecines pour la santé).
Sur quoi travaille l'alchimiste ?
La matière première sur laquelle travaille l'alchimiste est la vie, ou l'origine de la vie. Cela se trouve en observant (en admirant devrais-je dire) la nature. Pour moi, la vie est dispensée par le soleil. J'ai appris de Stéphane Barillet l'utilisation de l'énergie solaire en alchimie (ainsi que l'aisance de vivre l'alchimie d'une façon naturelle, décomplexée, désoccultée).
Ensuite, les matières utilisées (j'emploie maintenant le terme de matière au sens propre) sont celles qui vont avoir un sens au travail particulier de chacun :
Les végétaux d'abord, pour la facilité à en faire des médecines, et parce qu'il est simple de comprendre leur composition (en les décomposant en leur principes). Parce que le monde végétal est généreux, et parce que les végétaux sont capable de réaliser la photosynthèse, c'est-à-dire de transformer la lumière solaire en sucre, ce qui n'est pas rien dans l'aventure de la vie… L'alchimie végétale est à l'origine directe ou indirecte de bien des médecines naturelles comme la spagyrie, l'homéopathie ou les élixirs floraux du Dr. Bach (voyez mon livre l'Alambic - l'Art de la Distillation - Alcools, Parfums, Médecines).
Le monde animal est aussi plein de ressources pour l'alchimiste : tout d'abord, les produits de la ruche (miel, cire, propolis), les œufs, qui donnent une belle teinture, et puis d'autres produits nettement moins appétissants comme les poissons ou les crustacées (la fermentation du poisson donne de l'ammoniaque, qui est au règne animal ce que l'alcool est au règne végétal) &c… L'incursion dans le règne animal pose des problèmes d'éthique personnelle et n'est pas aussi équilibrant et épanouissant que le règne végétal. Je ne conseille pas de l'aborder avant une sérieuse pratique de l'alchimie végétale. Dois-je préciser que je ne tue pas d'animaux dans mon travail alchimique ?
Enfin, le troisième règne traditionnel en alchimie, le règne minéral est le plus aride et le plus éloigné de notre appréhension de la vie. C'est celui où commence (je pense…) et où termine le cycle terrestre de la vie (là c'est mon expérience d'alchimiste qui me l'apprend). Règne aride et alchimie souvent sèche, art du creuset, de la fusion, qui utilise des matières souvent toxiques pour notre santé (antimoine, mercure…). Il existe toutefois des minéraux délaissés par les voies minérales classiques très utiles dans les opérations mixtes (qui utilisent plusieurs règnes) comme les silicates (l'argile par exemple). Cette partie de l'alchimie est souvent réputée être la plus profonde, pas toujours à juste titre à mon avis (pour exemple, je ne changerais pas une médecine universelle pour la santé contre une poudre capable de transmuter le plomb en or). Cette partie reste tout aussi passionnante que les précédentes et mérite sans aucun doute l'intérêt que la tradition lui porte.
Il existe d'autres voies alchimiques peu connues utilisant les champignons (et je ne pense pas aux psilocybes !) ou les levures, qui sont des êtres qui décomposent les autres matières, il y a des voies qui mélanges les règnes… il y a autant d'alchimies que d'alchimistes… La question est de savoir ce que l'on cherche.
Que cherche l'alchimiste ?
Je disais il y a un instant qu'il existait autant d'alchimies qu'il y a d'alchimistes, autant de buts donc… l'important reste de savoir ce que l'on cherche soi-même, et de s'assurer que l'alchimie est la bonne voie pour chacun.
Personnellement, j'ai un peu été pris en otage par l'alchimie, par passion, ce qui ne m'a pas aidé à trouver ma voie au départ. Un ami à moi a cherché dans l'alchimie un moyen de guérir un proche d'une maladie réputée incurable : il savait ce qu'il cherchait, il l'a trouvé (il a complètement réussi).
Le but avoué le plus commun est de découvrir l'esprit dans la matière pour se spiritualiser soi-même (initiation, développement personnel), un but très fréquent également est le rétablissement de la santé. Le but inavoué le plus commun reste de trouver un moyen de s'enrichir par la transmutation, ce qui est tout à fait illusoire vu l'énorme travail mis en œuvre et la difficulté que l'on doit avoir à écouler l'or produit (mais je parle au conditionnel : je n'ai moi-même jamais vu d'or alchimique).
Devant la difficulté de trouver une voie qui me corresponde, ce qui est nécessaire pour comprendre un minimum les principes et les procédés alchimiques, je me suis tourné vers la distillation des eaux-de-vie, qui est une activité des plus concrètes, et vers la spagyrie et les médecines naturelles que j'ai citées plus haut. Ces intérêts parallèles à l'art hermétique m'ont permis de mieux cibler mon objectif, et de mieux reprendre mes recherches alchimiques. Cet objectif, double, est d'une part trouver le "comment ça marche ?" (autrement dit : qu'est-ce que la vie ?) et ensuite, rétablir ou entretenir la santé pour moi et mes proches.
Les pages qui suivront dans cette catégorie développeront tous ces aspects, la pratique thérapeutique surtout, dans un but de partage des connaissances comme il est habituel sur ce site : profitez-en, et faites nous profiter de vos travaux si vous êtes sur le même mode d'échange de savoirs.
En Occident, l'un des plus grands alchimiste européen a aussi été l'un des plus grands médecins : Paracelse. Dans l'Orient médiéval, cela a aussi été le cas avec Avicenne. La recherche de la vie et celle de la santé ont souvent été de pair en alchimie.
Je dois préciser que je suis bouilleur ambulant et non médecin, et que je ne pratique pas la médecine. J'ai fait mienne la devise du Dr. Bach "Guéris toi toi-même", mais les méthodes proposées n'ont pas la prétention de se substituer à la consultation d'un médecin.
Personnellement, je considère qu'il est aussi fou de vouloir se passer aveuglément de la médecine que de de lui abandonner totalement la prise en charge de sa santé…Les articles sur l'alchimie qui feront suite à cette introduction ne suivront pas nécessairement la voie alambiquée du serpentin qui forme le fil conducteur de ce blog et seront donc classés dans une catégorie à part.
Matthieu
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Feu Patrice Partamian
- Le 09/12/2010
- Dans Alchimie & Médecines naturelles
Décidément, cette rubrique qui est consacrée à l'étude de la vie est marquée par la mort…
Le blog de notre ami Salazius d'Artigné nous apprend le décès de Patrice Partamian, animateur du cercle Herbarius, groupe de spagyristes dont vous trouverez les principes de base par les liens donnés sur son site http://dartigne.blogspot.com/2010/12/depart-de-lalchimiste-patrice-partamian.html.
La spagyrie est chez Partamian une méthode pour la préparation de médecines naturelles, principalement à base de plantes.
La distillation des alcools et des plantes aromatiques est une technique très importante en spagyrie, ce qui justifie sa présence en ces pages…
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Une préparation homéopatique maison
- Le 01/07/2010
- Dans Alchimie & Médecines naturelles
La Suisse qui est un très beau pays possède une excellente tradition de distillateurs d'eau-de-vie. Ceux qui ont lus mon livre savent que je ne taris pas d'éloges à leur égard. Or, les suisses n'ont pas seulement vu naître l'école de distillation "moderne" initiée par Messieurs Tanner & Brunner dans les années 1980, ils ont aussi une tradition médico-alchimique, appelée spagyrie, qui remonte à Paracelse (né près de Zurich à la fin du XV° siècle) et les deux pratiques (distillation des eaux-de-vie et médecine spagyrique) ne sont pas à mon avis sans rapports.
C'est la philosophie et les pratiques spagyriques qui ont permis la naissance de l'homéopathie par Hahnemann au tout début du XIX° siècle et c'est probablement grâce à cette familiarité avec la médecine de Paracelse que les suisses ont développés l'usage de l'homéopathie, conjointement à celui de la pharmacie familiale. En France, l'ordre des médecins et celui des pharmaciens empêchent toute tentative de pratique médicinale un tant soit peu parallèle, par des petits laboratoires ou même au niveau familial.
Je vous ai rapporté un petit reportage sur l'élaboration maison de préparation homéopatique en Suisse, chez mon amie Marie-Anne Aeshbach, dans l'Appenzell. Il s'agit d'une dilution de placenta à l'intention du nouveau-né et de sa mère (ici, une amie proche de la famille). En France, une telle préparation serait très sévèrement punie pour plusieurs raisons : 1) le transport d'organes est très réglementé (le petit bout de placenta dans son flacon d'alcool transporté par le papa de la clinique à la maison), 2) la préparation médicinale elle-même est illégale (hors laboratoire agréé, préparation homéopatique non conforme - par exemple, la matière première n'est pas étuvée) et enfin, le plus grave, 3) pratique illégale de la médecine (de la part du papa, ou de l'ami qui a fait la préparation et la donne à la maman ou au bébé). Il est à noter qu'avant la maladie de la vache folle (dont on ne peut qu'imputer la cause à l'industrie agro-alimentaire, proche de l'industrie chimico-pharmaceutique), l'utilisation de son placenta n'était pas si compliquée, et d'ailleurs les cliniques en faisaient le commerce avec des laboratoires de cosmétiques (ce qui faisait que la précieuse enveloppe vous passait encore sous le nez…).
Ce mode de préparation homéopathique, la méthode du flacon unique, a été développé par Korsakow, médecin et disciple direct de Hahnemann. On trouve la méthode détaillée de cette procédé dans le livre de Michel Dogna Prenez en main votre santé, ou dans le mien, disponible sur ce site, pour ceux qui ne l'ont pas encore lu ;-).
Passons maintenant à la préparation elle-même.
La préparation par flacon unique demande : la teinture mère, un ou plusieurs flacons neufs (en homéopathie, le matériel utilisé doit être neuf pour des raisons de mémoire), une petite quantité d'alcool à environ 50 % (disons, à un degré supérieur à 25 % pour des raisons de conservation). Si vous voulez utiliser le produit sous formes de granules, ce que je recommande pour les qualités du sucre et pour la facilité d'utilisation - pour un bébé surtout), il vous faudra un ou plusieurs tubes de Saccharum Lactis en 2 DH, ou 1 CH (c'est du sucre de lait, la matière première des granules, dans une dilution très faible). Ce matériel vous permettra de faire les dilutions. Pour en faire plusieurs à partir de la même matière première, il faut autant de flacons, alcool et tubes (3 dans notre exemple).La matière première, les flacons neufs et les tubes de granules. L'alcool, le récipient pour jeter les dilutions intermédiaires, de quoi noter et étiqueter
La teinture-mère
Un petit bout de placenta est découpé après la naissance, il est rincé dans un verre avec de l'eau de source (bouteille d'eau minérale par exemple) puis placé dans un petit flacon d'alcool (eau-de-vie artisanale blanche, ou esprit de vin, ou à défaut, alcool de pharmacie baissée à environ 50 %).
Cette teinture peut être utilisé rapidement (quelques heures de macération peuvent suffire) ou conservée longtemps.
La dynamisation
La teinture doit être diluée et secouée pour extraire l'énergie de la matière première, le nombre de dynamisations dépend du rapport matière/énergie recherché (pour ceux, assez nombreux, qui restent septiques devant la notion d'énergie, je leur rappelle que le rapport matière/énergie a fait la gloire d'un certain Einstein, avant d'être au cœur des préoccupations des physiciens quantiques, je dis cela à cause de l'esprit un peu borné qui règne en France depuis un certain rapport sur les sectes).
On verse la teinture dans le tube pour la remettre dans son flacon d'origine, les quelques gouttes qui restent accrochées au bord du tube suffisent pour la dilution. On rajoute une centaine de gouttes d'alcool (+/- 50 %), on secoue très énergiquement 100 fois (on dit qu'Hahnemann tapait le tube sur une vieille bible reliée en cuir &c… personnellement, et sans rien vouloir ôter au rituel du maître, je recommande de le faire sur mon livre "L'ALAMBIC" qui est plus facile à trouver et coûte beaucoup moins cher…)
La dynamisation est très énergique Ne pas oublier de noter…la première dilution (1° centésimale Korsakowienne, ou 1° CK) est prête, il ne reste qu'a la jeter sur le gazon pour remettre dans le tube encore humide une centaine de gouttes d'alcool et recommencer l'opération pour la 2° CK…
Ne perdez pas courage, continuez au moins jusqu'à la 3° C qu'il faudra garder dans un tube à part, ainsi que la 9°, et la 30°, tous bien étiquetés. Les dilutions proposées sont données à titre indicatif : il y a plusieurs écoles et je vous conseille d'expérimenter vous-même avec une matière adaptée aux essais (voyez dans le livre de Dogna qui donne des exemples, ou dans le mien qui décrit la préparation de tabaccum pour arrêter de fumer).
Les granules
Vous êtes maintenant en possession de quatre flacons : la teinture-mère, la 3° dilution, la 9°, et la 30°. Vous pouvez transférer vos produits dans des granules de saccarum lactis, support habituel en homéopathie. Les alchimistes modernes et les antroposophes connaissent bien les propriétés du sucre pour conserver l'énergie (énergie solaire en particulier), notons en passant que l'alcool qui sert à extraire et à conserver nos teintures est issue d'une fermentation du sucre.
L'opération consiste à imbiber les granules avec quelques gouttes de votre dilution et de les laisser sécher (au soleil si possible). Pour éviter toute contamination, il faut absolument éviter tout contact avec les granules, autrement dit, il ne faut pas les toucher (précaution habituelle en homéopathie).Les granules sont prêtes à être imbibées, puis séchées au soleil, pour être ensuite replacées dans leur tube.
Les granules séchées sont remises dans leurs tubes, soigneusement étiquetées, prêtes à l'emploi.
Quel emploi ?
Pour ne pas être accusé d'incitation à une pratique illégale de la médecine, et pour encourager la recherche personnelle, je ne donnerai pas maintenant les résultats de mes recherches sur les emplois des différentes dilutions, mais je suis évidemment prêt a répondre à tout commentaires de cet article…
C'est un peu de travail, bon courage !PS. Si vous avez vous-même pratiqué ces dilutions sur d'autres matières premières, n'hésitez pas à nous faire profiter de votre expérience : c'est aujourd'hui plutôt rare !
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In Memoriam Jean Dubuis (29 avril 1919- 6 avril 2010)
- Le 14/04/2010
- Dans Alchimie & Médecines naturelles
Nous venons d'apprendre le décès de Jean Dubuis, fondateur de l'association Les Philosophes de la Nature (LPN) qui m'a aidé à faire mes premiers pas dans l'univers de la distillation. On trouvera les éléments de sa vie passionnante sur le site portaelucis qui réédite en ligne ses principales publications et je ne les rappellerai donc pas, je me bornerai à évoquer l'influence qu'a eu sur moi ce personnage important dans le théâtre de l'alchimie, et donc des médecines naturelles, d'aujourd'hui.
Jean Dubuis a fondé en 1979 Les Philosophes de la Nature. Cette association diffusait un cours de spagyrie (alchimie des plantes qui développe la fabrication des élixirs avec notamment un but thérapeutique).
L'idée de travailler la spagyrie n'était guère en vogue dans les cercles plutôt ésotériques de l'alchimie française d'alors et venait de paracelsiens étrangers tels que Albert Riedel, Alexander Von Bernus ou Augusto Pancaldi. Les cours étaient pédagogiques et sans mystères, ils transmettaient le caractère expérimental de cette association très vivante.
Les membres se retrouvaient souvent pour "…entre les repas, causer plantes, huiles essentielles, teintures et élixirs…" (L'ALAMBIC - l'Art de la Distillation - alcools, parfums, médecines page 20) et c'est là que j'ai distillé mes premiers esprits de vin vers 1984. Des stages de tous niveaux étaient régulièrement organisés et un groupe de recherche fonctionnait activement, des achats groupés de matériels de laboratoire ou de plantes étaient organisés pour les membres (merci Marc-Gérald !). Les activités étaient annoncées dans "Le Petit Philosophe de la Nature", mensuel plein d'humour et d'articles passionnants sur, notamment, l'éthique de l'association.page d'humour du Petit Philosophe de la Nature (n° 25)
Celle-ci, dans la tradition des associations loi 1901, et bien aérée par le vent de liberté des années 60, fonctionnait sur la base du service et du bénévolat (Jean avait attendu sa retraite pour s'y consacrer). Ne pas vendre le don de Dieu, ne pas servir Dieu et Mammon, ou, faire profession de médecin à titre bénévole, maximes tirées du serment de la Fama Fraternitatis Rosae-Crucis (1614) étaient les règles exemplaires prônées par Jean Dubuis. Aucun membre de l'association n'était rémunéré par son travail, sinon par l'abondance d'informations, de documents, ou par les résultats des chercheurs offerts à l'association. LPN était une sorte d'Abbaye de Thélème par son abondance et sa diversité, et ses thélémites modernes œuvraient dans un enthousiasme qui disparaîtra avec l'association vers 1990.
L'abondance et la générosité sont les caractères de LPN qui me marqueront définitivement, c'est l'esprit que j'ai essayé de transmettre dans mon livre.
Quand LPN disparut, ou prit une autre forme vers 1990, l'alchimie redevint obscure, occulte… il faudra attendre une vingtaine d'année pour la retrouver, sous une autre forme certes, mais vivante à nouveau avec par exemple Stéphane Barillet…
Ne pouvant attendre sans distiller, je suis devenu bouilleur ambulant en me souvenant bien de "…entre les repas, causer plantes, huiles essentielles, teintures et élixirs…"
La lettre de Jean Dubuis reste diffusée, je le rappelle, par le site portaelucis, et son esprit plane ou il veut, et restera celui de la renaissance en France de l'alchimie et de la spagyrie dans les années 80.